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Haïti : le Titanic coule !

Crédit Photo:Google
L’eau a finalement atteint le pont supérieur du Navire, Haïti. Certains passagers sont déjà noyés. D’autres se cherchent un gilet de sauvetage. D’autres encore, se trouvent des canots de sauvetage. Destination : Chili, Brésil, Canada, États-Unis. Par contre, une autre catégorie n’a aucune alternative : rester à bord. Ils attendent leur mort. Ces résignés, incapables de se sauver, doivent s’attendre soit à la machine de l’insécurité qui roule à un rythme effréné, soit à l’agressivité de la famine.
L’Espoir, aujourd’hui, se meut en désespoir. Pas un seul rempart n’est resté intact ou non franchi dans ce pays mangeur d’hommes honnêtes. La Presse, la Justice, les Organisations de défense des Droits Humains, plus personne ne défend le respect du droit à la Vie, à la Santé, à l’Éducation, à un logement décent… ce n’est plus la priorité de ces défenseurs du peuple. Ils ont tous les yeux bandés. Soulignons ce n’est pas pour maintenir l’équilibre social et économique, mais pour ne pas voir la misère dont ils sont complices. 
« Lajan fè chen danse »
Ces institutions qui inspiraient confiance, autrefois, vendent leur âme. Ne parlons pas de l’Université, puisqu’elle est réduite à sa plus petite expression, sans la moindre possibilité de livrer bataille pour le changement. Où sont passés ceux qui ont lutté contre les Duvalier, jusqu'à 1986 ? Les journalistes, les militants des droits de l’Homme ?  Ils ne passaient une semaine sans critiquer l’action de l'ancienne équipe. Aujourd'hui, ils font tous silence. 

«L’homme à bord du pouvoir n'est pas l'homme au pouvoir ». Ce dicton tombe à pic. Aujourd’hui, c’est comme normal qu’on ait besoin jusqu’à soixante cinq (65) gourdes pour un dollar, que des citoyens meurent tous les jours, sans aucun rapport publié par les organisations de défense des Droits Humains les plus influentes. Pourquoi ce silence des églises, des prêtres et pasteurs, au lieu de paître le troupeau,  s’intéressent à la politique, à la richesse et la gloire ? Ils oublient qu’il ne servira rien à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme.  Ils oublient que Dieu leur demandera compte pour des âmes perdues, puisque leur mission était « d’aller faire de toutes les Nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit […] ». Mathieu 28. 19.


La vie s’en est allée en Haïti. Se nourrir est devenu un luxe qu’une infirme minorité peut se permettre. Des parents sont impuissants devant la douleur que ressentent leurs enfants tenaillés par la faim. Étudier ne veut plus rien dire. Les médiocres sont encensés, en témoigne le choix de ce Disque Jockey comme ambassadeur de la culture pour la commune de carrefour.


Le Titanic devait couler, il coule à pic...  Les secours bouchent leurs oreilles, coupent les moyens de communication pour ne pas recevoir les appels de détresse. Ceux qui ont déjà pris un canot de sauvetage n’y peuvent rien. Certains de ceux qui ont encore la force se battent contre les vagues de la misère, de la corruption, du chômage, de l’insécurité, de la déception,  de l'oppression... ont encore une chance : partir loin d’ici. Par contre, ceux qui se sont affaiblis par l’usure du temps, tant qu’ils ont souffert, périssent en gentleman pour certains, mais en résignés pour d’autres, se laissant emporter par les vagues jusqu’à la noyade.

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