Accéder au contenu principal

C’est la mort de l’administration publique, sous Jovenel


Le petit David semble avoir perdu sa fronde, s'il en avait une, face au géant Goliath de la réalité Haïtienne. Entre promesses irréalisables de campagne, et des promesses à l'emporte pièce, étant président de la République, le chef de l’Etat se perd, et cherche vainement à rassurer la population.

Rien de sérieux ne passe au sein de la nouvelle administration. Aidé par des journalistes et medias sans éthique, celui qui s’est fait appeler « petit David », tuerait le peu d’espoir qui restait, pour voir une Haïti meilleure où l’Etat dessert la Nation.

Nous vivons dans un Pays vendu, pillé par les bandits légaux, où les ministères n’existent que de nom. Ministères et  organismes déconcentrés sont livrés aux mains de parlementaires avares. Une Législature, en partie repaire de bandits, de repris de justice. Des députés et sénateurs nomment et révoquent à volonté, car ils ont eu plein droit après avoir ratifié la déclaration de politique générale du premier Ministre Jacques Guy Lafontant, dont le dossier présentait des anomalies graves. Vote en échange de ministères, c’était le deal pour que l’actuel chef de gouvernement passe l’étape. Et depuis, c’était la mort assurée de l’administration publique, car les parlementaires allait se servir du budget des ministères pour préparer leur réélection.  
La caravane du changement, un leurre
Etant donné que le président n’a aucune vision, ni politique de gouvernement, il fallait improviser. D’ailleurs, cela est tel que le « petit David » trouve assez de temps pour assister au curage da la Ravine Bois-de-Chêne. Il s’est mis également à visiter usine après usine. Et le pire, c’est que partout où il est allé, il promet de faire prioritaires les matières premières utilisées par ces usines !

La caravane, un Show Médiatique qui affaiblit, et même fait disparaitre l’administration publique. Pour relancer l’agriculture, le président n’avait nullement besoin de se déplacer, encore moins mobiliser tous ces officiels, mangeur de Per Diem et d’autres frais, tandis qu’il prêchait l’austérité au sein de l’Etat. Il fallait louer les services les plus coûteux dans la région de l’Artibonite. Ces fonds, n’auraient-ils pas pu servir à élargir l’enveloppe allouée au Ministère de l’Agriculture, dans le budget National ? C’était la présidence, et non le Ministère de l’Agriculture qui agissait. Pourtant, le Ministère de l’Agriculture a la charge de gérer tout ce qui est production locale, en matière de nourriture, de l’élevage, de la pêche etc.  En tout cas,  ces 197 millions de gourdes auraient pu servir à des réalisations durables.
Le mensonge tue l’espoir du changement
Comment mentir à toute une population, sans la moindre gêne ? Les exemples sont bien vivants. Le chef l’Etat a garanti l’obtention d’un passeport en cinq jours, à partir de la date de la demande. Pourtant, même en dix jours, il est impossible d’obtenir ce document de voyage. Autre fait. Pendant son passage aux Etats-Unis, précisément à « Little Haïti », il a promis de l’électricité en Haïti 24 heures par jour dans 18 à 24 mois. De retour de voyage, moins de 48 heures plus tard, il a démenti avoir fait cette promesse, en tentant de préciser qu’il s’agissait d’une région dans le département de la Grand'Anse. Heureusement il y avait les bandes sonores pour vous rafraichir la mémoire, monsieur le Président !

Quand un chef d’état ment, il est impossible d’inspirer confiance et d’aider ses concitoyens à espérer que les choses vont vraiment s'améliorer. D’où cette logique de « sauve qui peut ». D’ailleurs, des jeunes, quoique compétents, peinent à intégrer l’administration publique. Voilà ce qui justifie cette tendance à se tourner vers l’étranger. Et les jeunes qui partent  pour le Chili n’ont jusqu’à présent rien à regretter.

Dans un article paru dans les colonnes du quotidien « Le Nouvelliste », la diaspora haïtienne  vivant au Chili est la deuxième, après celle des Etats-Unis, à effectuer le plus grand nombre de transferts d’argent dans le Pays. Rien que pour le mois de Mai 2017, nos compatriotes ont déjà envoyé 7,2 millions de dollars. Leur choix n’est-il pas payant ? Pouvaient-ils tendre la main à leurs proches, quand ils étaient en Haïti, ce pays que vous, M. le président, avez promis de changer ? Le changement, c’est une construction. Mais, il n’y a aucun signe qui démontre qu’on est sur la voie du changement pour le meilleur.

Vous critiquiez le fait que la Justice soit instrumentalisée, mais vous l’anéantissez aujourd’hui, vous transformez les Ministères en des vaches à lait au profit de certains parlementaires. En attendant que le soleil, l’eau et les terres donnent des résultats, la majorité de la population croupisse dans la misère, les jeunes continuent de fuir l’enfer d’Haïti, pendant que votre caravane passe de département en département, en remplissant les poches de vos proches.


En agissant ainsi, vous avez tué l’espoir des milliers de jeunes, de pères et mères de famille qui espéraient, sans même rien voir au bout du tunnel.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les manifestations de nuit avaient un prix… André Michel se la coule douce !

La politique est le gagne-pain des hommes du secteur démocratique de l’opposition. Qu’ils soient avocats, sénateurs ou peut-être rien du tout, ils vivent de crises politiques. Ils sont prêts à tout. Ils font tout pour atteindre leurs objectifs : s’enrichir contre vents et marées. Cependant, ils se présentent toujours comme des saints. Ou encore, c’est ma préférée, comme des pécheurs convertis. Ils sont devenus de nouvelles créatures, mais pour mieux tromper. Le Secteur Démocratique et Populaire de l’Opposition nous trompait depuis le début. André Michel et alliés se servaient de la naïveté d’un peuple assoiffé de justice et du recul des jeunes Petro-challengers pour prendre l’avantage. Ils se sont montrés acides envers le pouvoir. Seuls les plus naïfs les croyaient. Pourtant, ils ne jouaient que le jeu de leur patron. Ils sont comme des robots, dont la console est bien gardée entre les mains d’une frange du secteur privé des affaires. Jovenel Moïse et le secteur démo

Haïti, l'abattoir à ciel ouvert!

Gibiers facils. Brebris sans berger. Aujourd’hui, Nos têtes ne valent plus rien, contre mille gourdes autrefois. Les assassinats, les massacres, des cas d'execption, jadis, sont devenus notre quotidien. Nous sommes livrés à nous-mêmes, impuissants. Car, si même la Police est défiée, que feraient de simples citoyens pour se défendre, face à l'arsenal des bandits puissants et sans limite? Les bouchers sont partout. Et ils ont le soutien des bergers, supposés se battre pour protéger le troupeau. Mais, ils se taisent. Ils participent même à nos égoregements quotidiens. Car, bon nombre d'entre eux travaillent en tête à tête avec nos bourreaux armés. Nos dirigeants, de facto ou légaux, sont arrogants et sans gêne. En témoignent les récentes déclarations de la ministre de justice de facto, Emilie Prophète. Cette intellectuelle, chercheuse de pain, prostituée, pour ainsi dire l'artiste engagé Kébert Bastien, a étalé toute son incompétence au micro du journaliste Yv

Village de Dieu : Et si Jovenel y posait ses pions pour 2022 ?

La bataille électorale commence depuis plus de trois ans. Car, il faudra à tout prix remplacer Jovenel Moïse, le corrompu, par un autre de la même trempe ou pire. Un autre menteur, un autre bandit légal, dirait-on. La prolifération des gangs armés n’est guère un hasard. Mais, c’est le plan de plusieurs chefs d’État qui se sont succédé à la tête du Pays. Objectif: maintenir le pouvoir, en s’appuyant sur la force des armes, et non sur les résultats. Avec Jean Bertrand Aristide, en 2003 et 2004, notamment, les « Chimè » Lavalas avaient le plein pouvoir. Mais, le règne du PHTK, avec Michel Martelly et Jovenel Moise, rebâtit Haïti en paradis des gangs armés. Ces groupes, mieux équipés que les agents de la PNH, contrôlent presque tous les recoins des quartiers populaires, dont cité Soleil et Martissant. Ces zones, en période électorale, pèsent beaucoup dans l’électorat. Alors, pourquoi ne pas en entrer en possession avec des chefs que Jovenel Moïse contrôle ? Le premier min