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Haïti déchirée entre les bandits légaux et illégaux



Il ne reste que le nom du Pays. C’est juste un espace où c’est la règle de celui qui est le plus fort qui s’y applique. Et les plus forts, ce sont les bandits, les riches, l’inculpé Jovenel Moïse et consorts, et les plus coquins.

Si, autrefois, les bandits étaient considérés comme un groupe d’hommes armés qui imposaient leur loi dans un quartier, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Même au plus haut niveau de l’État les bandits sont à l’œuvre. Ils s’appellent fièrement :  Bandits Légaux. On ne saurait oublier les hommes qui portent le nom de parlementaire. Ils s’unissent aux bandits légaux du Palais National et de la primature pour rançonner, extorquer, appauvrir la majorité de la population. Le budget 2017/2018 en est la preuve évidente. Quelle différence y a-t-il entre nos dirigeants, et un autre avec une arme illégale imposant ses règles ?
Des hommes armés remplacent les agents de l’ordre
Depuis plusieurs jours, des quartiers sont pris en otage par des bandits armés. Ils détiennent des armes de guerre que, vraisemblablement, même les agents de l’ordre ne détiennent pas. L’on se souvient des affrontements entre PNH et bandits dans le quartier de Grand Ravine le 13 Novembre 2017. Les policiers, malheureusement, en ont eu pour leur compte.

Portail Léogane, 1ère, 2ème, 3ème et 4ème avenue sont entre autres quartiers contrôlés par des bandits armés depuis plus de 24 heures. Une personne aurait été tuée depuis le début de ces affrontements. Les gangs rivaux se battent pour le contrôle de Cité Plus. Ils imposent leurs lois, et défient même les agents de l’ordre.

Cette regrettable situation rend certains riverains prisonniers chez eux. Cet état de fait a été prévisible. D’ailleurs, certains d’entre eux annonçaient leur plan sur les réseaux sociaux. Mais, puisque l’État est inexistant, ce qui devait arriver, arriva. Et la police n’y peut rien, car les bandits paraissent mieux équipés qu’elle. Et si certains policiers étaient des chefs de bandes armées ? On pourrait comprendre ce qui fait échouer, certaines fois, les interventions de la police Nationale.

Les citoyens, qui ne sont ni bandits, ni complices de bandits, n’ont-ils pas droit à la protection de l’État ? Avec des autorités, qui sont des bandits Légaux, celles-là même qui protégeaient Sonson Lafamilia et sa bande, on ne pouvait rien espérer. Dès que les membres de leur famille et eux sont à l’abri, tout va bien. Le porte-parole de la Police Nationale d’Haïti, Franz Leurbours, annonce que la police rétablit l’ordre. Combien de bandits sont arrêtés ?  Aucun chiffre n’est disponible. C’est le même discours qui revient.  
Qui finance les bandits ?
Dans les quartiers défavorisés, la majeure partie des citoyens ne travaillent pas. Les bandits aussi. Autrement dit, ces derniers n’ont pas les moyens de s’acheter des armes de poing, voir des armes de guerre. De plus, seuls l’État et certains hommes d’affaires le peuvent. Les hommes politiques et hommes d’affaires arment souvent les quartiers populaires, afin de défendre leurs intérêts le moment venu. Ils se fichent royalement des répercutions. Mais, on doit tous admettre que ceux qui sont devenus bandits ont fait leur choix.   

Haïti est donc livrée aux mains des bandits. D’un côté, ce sont Jovenel Moïse, les ministres et les parlementaires qui extorquent la population, en augmentant les taxes. De plus, ils dilapident les fonds publics. Conséquences : La misère s’accroit. Des jeunes sont obligés de laisser le Pays pour se rendre au Chili, notamment. D’un autre, ce sont les bandes armées, dans bien de cas, des serviteurs du pouvoir en place et certains hommes d’affaires, qui défient l’autorité de l’État. Dans tous les cas, le grand perdant reste et demeure la population haïtienne.


Commentaires

  1. Tet chaje Fanel. Mpa konn si sa antre nan kad speculation menm tande leta ta peye neg yo 2million de gourdes/ mois. Neg grand ravine. Et moi qui croyait au changement etant un jeune medecin qui a etudié a la FMP. Finnallement y a pas d'issus. La solution reste et demeure l'abandon de ce coin de misere et d'insecurite.

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  2. Aranso a led figul du li kembe Pou WA bien red. Depi Dat li sou pouvwa li pa gentan komprann li pap grosi anko. La vi a du kob americain ap Monte mesyeu tache sou pouvwa

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