Accéder au contenu principal

Notre indifférence nous tue...


Le pays meurt à petit feu. Chaque nouvelle journée le plonge davantage dans l'abîme. Nous vivotons dans la misère, la crasse. Nous avons tendance à nous y habituer. Et nous commençons même par accepter que c'est normal. C'est une tendance qui tend vers la perte de notre humanité. En clair, nous renonçons à la vie humaine. Traités comme des animaux, dans le contexte haïtien, nous acceptons cette métamorphose imposée. Car, un animal dans tout pays où le droit à la vie est une priorité, est traité avec amour et respect.

Notre indifférence face à notre misère nous tue. Notre peur de nous battre nous met en situation de servitude. Elle est comme un poison qui doit provoquer un mort lent. Nous souffrons dans notre âme de ne pas pouvoir manger à notre faim. Cependant, nous ne voulonsnpas forcer nos dirigeants à assumer leur responsabilité. Nous acceptons de consommer une eau infecte et puante, fournie par l'État. Nous acceptons de vivre dans l'insalubrité, source de diverses maladies. Pire encore, nous ne possédons même pas un bon centre hospitalier capable de prodiguer des soins adéquats. Nous croisons les bras, nous nous plaignons, laissant les bandits nous terroriser. Nous faisons semblant d'être dérangés par le banditisme. Car, qui aurait cru que la marche contre le kidnapping organisée récemment n'allait pas draîner la grande foule?

Les soulèvements dans plusieurs pays de l'Amérique du Sud en 2019 devraient éveiller notre conscience de peuple. Des gens qui vivaient déjà mieux que nous, voulaient avoir le meilleur. Par exemple, au Chili, pour moins d'un peso, des foules immenses ont dit non. Des chiliens avaient craché leur colère de la manière la plus violente : manifestations, barricades enflammés, incendie de stations de métros et de bâtiments. Tout cela, parce qu'ils voulaient être traités avec descence et respect. Ils ont conscience de leur humanité. Ils connaissent leurs droits et ils les revendiquent.

Notre indifférence face à l'inaction de nos dirigeants nous tue. Bien que nous identifiions notre malheur, nous refusons de la combattre. La corruption, la contrebande, deux fléaux qui ravagent. Que faisons-nous concrètement pour en finir avec? Rien! Il y a un peu plus de deux ans, des centaines de milliers de dominicains avaient marché pour dire non à la corruption. Mais, aucun de ces soulèvements ne semblent flatter notre orgeuil de peuple. Hélas! Nous ne montrons vraiment aucun sens de responsabilité envers nous-mêmes. Pas même après le scandale de la dilapidation des fonds Petrocaribe. Dommage!

Nous livrons notre coin de terre aux contrebandiers, aux bandits, et aux mercenaires. Ils imposent leurs lois. Nous nous confortons dans ce marasme avec une totale indifférence. L'église, en dépit de tout, continue d'avoir cette fixation que la prière, à elle seule, va changer ce pays. Mais, les pasteurs, les prêtres et les évangélistes doivent comprendre qu'il faut prier et agir. Dieu ne fera pas notre part à notre place. Quand les ressources humaines sont là, Dieu n'intervient pas.

Vivre exige des conditions. Alors, si nous voulons cesser de ne faire qu'exister, il faut nous réveiller maintenant, car nous avons été déjà trop longtemps dans cette léthargie et ainsi être l'artisant de notre propre souffrance.

Fanel Delva
Crédit Photo: Google 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les manifestations de nuit avaient un prix… André Michel se la coule douce !

La politique est le gagne-pain des hommes du secteur démocratique de l’opposition. Qu’ils soient avocats, sénateurs ou peut-être rien du tout, ils vivent de crises politiques. Ils sont prêts à tout. Ils font tout pour atteindre leurs objectifs : s’enrichir contre vents et marées. Cependant, ils se présentent toujours comme des saints. Ou encore, c’est ma préférée, comme des pécheurs convertis. Ils sont devenus de nouvelles créatures, mais pour mieux tromper. Le Secteur Démocratique et Populaire de l’Opposition nous trompait depuis le début. André Michel et alliés se servaient de la naïveté d’un peuple assoiffé de justice et du recul des jeunes Petro-challengers pour prendre l’avantage. Ils se sont montrés acides envers le pouvoir. Seuls les plus naïfs les croyaient. Pourtant, ils ne jouaient que le jeu de leur patron. Ils sont comme des robots, dont la console est bien gardée entre les mains d’une frange du secteur privé des affaires. Jovenel Moïse et le secteur démo

Haïti, l'abattoir à ciel ouvert!

Gibiers facils. Brebris sans berger. Aujourd’hui, Nos têtes ne valent plus rien, contre mille gourdes autrefois. Les assassinats, les massacres, des cas d'execption, jadis, sont devenus notre quotidien. Nous sommes livrés à nous-mêmes, impuissants. Car, si même la Police est défiée, que feraient de simples citoyens pour se défendre, face à l'arsenal des bandits puissants et sans limite? Les bouchers sont partout. Et ils ont le soutien des bergers, supposés se battre pour protéger le troupeau. Mais, ils se taisent. Ils participent même à nos égoregements quotidiens. Car, bon nombre d'entre eux travaillent en tête à tête avec nos bourreaux armés. Nos dirigeants, de facto ou légaux, sont arrogants et sans gêne. En témoignent les récentes déclarations de la ministre de justice de facto, Emilie Prophète. Cette intellectuelle, chercheuse de pain, prostituée, pour ainsi dire l'artiste engagé Kébert Bastien, a étalé toute son incompétence au micro du journaliste Yv

Village de Dieu : Et si Jovenel y posait ses pions pour 2022 ?

La bataille électorale commence depuis plus de trois ans. Car, il faudra à tout prix remplacer Jovenel Moïse, le corrompu, par un autre de la même trempe ou pire. Un autre menteur, un autre bandit légal, dirait-on. La prolifération des gangs armés n’est guère un hasard. Mais, c’est le plan de plusieurs chefs d’État qui se sont succédé à la tête du Pays. Objectif: maintenir le pouvoir, en s’appuyant sur la force des armes, et non sur les résultats. Avec Jean Bertrand Aristide, en 2003 et 2004, notamment, les « Chimè » Lavalas avaient le plein pouvoir. Mais, le règne du PHTK, avec Michel Martelly et Jovenel Moise, rebâtit Haïti en paradis des gangs armés. Ces groupes, mieux équipés que les agents de la PNH, contrôlent presque tous les recoins des quartiers populaires, dont cité Soleil et Martissant. Ces zones, en période électorale, pèsent beaucoup dans l’électorat. Alors, pourquoi ne pas en entrer en possession avec des chefs que Jovenel Moïse contrôle ? Le premier min