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Photo d'archives. Crédit Photo: Photographe inconnu |
Diriger c’est prévoir, dit-on souvent. Une prévision dans le fait de bien administrer, de gérer de façon rationnelle. Et puisqu’il faut administrer, cela doit être dans l’intérêt de chaque citoyen, riche ou pauvre, noir ou métis, partisan ou opposant. Ce devait être la mission de chaque responsable, de chaque entité constituant l'administration publique.
En Haïti, cette noble mission de travailler au bien-être de la collectivité est loin d’être la priorité de certains dirigeants. Qu’il soit ministre, parlementaire, directeur général, secrétaire d’État, haut cadre, c’est chacun pour ses poches et ses proches. Même des présidents font partie du lot. Ils sont nombreux ces dirigeants qui ne pensent pas pour le pays. Ils sont comme des expatriés sur le sol haïtien. D’ailleurs, les membres de leur famille respective, femme et enfants, ne vivent pas en Haïti. Ils résident, notamment, en France, aux Etats-Unis et au Canada. Ces dirigeants en transit investissent, placent leur argent dans des banques à l’étranger, en plus de bâtir des châteaux ou acheter des villas. Tout cela avec l’argent des contribuables. Ce qui revient à comprendre que ces dirigeants n’ont presqu’aucun intérêt de travailler à l’amélioration de la situation socio-économique du pays.
La galère des mal-lotis
Aujourd’hui, l’on comprend mieux pourquoi, par exemple, le ministre de l’éducation nationale ne fait rien pour interdire les écoles parallèles dans le pays. Ces écoles sont celles qui ne se plient pas aux exigences du ministère de l’éducation Nationale, qui ne respectent pas le calendrier établi par les autorités. Et que dire des lycées et des écoles nationales ? Pas de bibliothèque, pas de cafétéria, enseignants sous payés , manque d’encadrement… ils sont tout, sauf des établissements scolaires. Et personne ne vole au secours de ces écoliers considérés quand même comme l’avenir du pays. Cette attitude est normale puisque leurs enfants suivent des cours paisiblement dans des écoles à l’étranger, où les dirigeants sont conscients qu’ils ont une responsabilité envers leurs citoyens.
Si ces dirigeants ont des blindés, des agents de sécurité, est-ce important de freiner le banditisme et l’insécurité ? Ils se font complices de leurs grands patrons, propriétaires de compagnies de sécurité qui voient multiplier leur demande de service. Ceux qui en font les frais, ce sont ceux qui ne peuvent payer de fortes sommes pour avoir une certaine protection. Qu’en est-il du système sanitaire ? Au moindre malaise, ils prennent le prochain vol d’une compagnie aérienne, et se font soigner à l’étranger. D’ailleurs, rien ne leur fait défaut : visa, passeport diplomatique, argent, relation… Ce sont des officiels.
Ceux qui devaient envoyer les signes du changement, font tout le contraire. Haïti, à ce moment, reste en place. S’ils n’ont aucun intérêt dans le pays, à quoi bon chercher à l'améliorer, voire le changer radicalement ? D’ailleurs, c’est en gardant le statu quo dans le pays qu’ils tirent de grands profits, afin de prendre soin de leur famille à l’étranger. Haïti est, pour ainsi dire, une vache à lait pour des dirigeants expatriés.
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