Qu’est-ce qu’un proverbe ? C’est une formule
langagière de portée générale contenant une morale, une expression de sagesse populaire ou une
vérité d’expérience que l’on juge utile de rappeler. Il n’est pas attribué à un
auteur (contrairement à la citation) et il y en a divers types (ex. adage,
précepte, maxime, dicton, sentence etc.)
Il est très courant et pratique de répondre à une attaque verbale à l’aide
de proverbes, et ce n’est pas toujours facile de répondre du tac au tac à un
proverbe. Ils sont très utilisés ici, surtout quand ils profitent (la plupart
du temps) à celui qui les lance. Pour
éviter d’entrer dans une conversation estimée conflictuelle, on peut dire que le chien aboie, la caravane passe… Pour répondre à un frustré ou un envieux, on
dira simplement la critique est aisée,
l’art est difficile…
En cette période de la rentrée des classes, j’entends beaucoup de
complaintes de part et d’autre, soit de ces mères qui n’arrivent pas à joindre
les deux bouts, soit de ceux qui sont bienveillants et généreux mais font face
à des contraintes de leur coté, et peinent à soutenir des foyers supplémentaires.
Il y a de ces proverbes et dictons qu’il faudrait définitivement réviser,
revisiter et corriger. Pourquoi ? Parce que, tout comme certaines
publicités, ils entretiennent chez nos concitoyens des pratiques nuisibles sinon nocives, du
genre Bay piti pa chich… Baton ki nan men w se avè-l ou pouse chen…
Il y a un
proverbe caribéen qui dit : « Sa ki an ranmak pa konnet Iondjè lawout.» (Ceux qui sont installés dans un hamac ne connaissent pas
la longueur de la route). Autrement dit: Ce n'est qu'en participant qu'on
mesure la difficulté des choses… Mais à
chacun de choisir, dans la mesure du possible, de quel coté il veut être.
On ne saurait ne pas prendre en considération les revers de fortune, les
accidents, les tragédies, les imprévus, les impondérables qui font que des
prévisions peuvent nécessiter des révisions, des changements, des réadaptations.
Mais mis à part les cas de viol, d’insémination artificielle, de grande
ingénuité ou de problème psychologique, en principe faire un enfant implique
que, quelque part, il y a eu une entente, un accord, une réflexion… Donc il
va de soi que poser cette même action à plusieurs reprises confirme que les
personnes qui en prennent l’engagement sont douées de bon sens, connaissent les
notions de gestion, de calcul, de
prévision, donc de planification.
Justement, en parlant de planification, il se trouve certaines personnes
qui s’approprient la recommandation du livre de la Genèse : ‘Croissez et multipliez la terre’… et y
collent le bon proverbe ‘men anpil,
chay pa lou’… pour mettre au monde des dizaines, des douzaines de mains
(mains qui vont grandir pour apprendre à se tendre)… Et ensuite, bien entendu, pour confirmer que
richesse n’est pas forcément fortune,
vient le très fameux proverbe : ‘pitit se richès malere’….Proverbe paradoxal, si on s’en tient au
fait que celui qui possède de la fortune n’est pas malere… Et il nous amène à
citer ce dicton qui nous vient de la Guadeloupe : Lajan pa ka fè boul an poch a maléré. ( L'argent ne fait pas de boule dans la poche
des pauvres.) Traduction : Pauvreté
égale poches vides.
A tout ceci, nous pouvons répondre : ‘qui veut aller loin ménage sa monture’…ou ‘fò on moun kwoke makout ou kote
l ka rive’… etc pour encourager les gens à réfléchir sur les
responsabilités qui leur incombent quand ils font des enfants. STOP !
Ne commencez pas à dire que parce que nous en parlons, se regadan ki nan
kò nou ! NON ! Faire un enfant n’est pas seulement une question de
préparer de la layette bleue ou rose… de faire du baby shower… de souhaiter tel
type de cheveux ou de sexe… Malheureusement, ce n’est pas tout, et dès que le
bout de chou arrive sur terre, c’est soins après soins, obligations après
obligations.
A moins d’être des mères porteuses, il n’y a aucune logique à vider pitit sur
pitit, et à décider carrément de les imposer à X ou Y comme marraine ou
parrain. Egalement, il est de mauvais ton d’envier le sort de quelqu’un qui a
su prendre d’autres dispositions et de lui reprocher « sa dureté »
parce qu’il « n’a qu’un seul ou
deux pitit », ou bien parce qu’il n’en a pas, cela veut dire qu’il n’a
rien sur son compte, donc il/elle devrait donc adopter toute votre progéniture…
‘Chen gen 4 pye men l’pa kouri nan 4
chimen’… De vous à moi, faisons
preuve de bon sens. Ak 2 pye… an nou pa kwè nou gen doub diferansyèl !
Sister M*
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