La présidence de Privert fait tomber des masques

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L’administration Martelly était un cancer en phase terminale pour Haïti. Leaders d’opinion, journalistes, simples citoyens, une frange de la société civile et toutes les organisations de défense des droits humains l’admettaient. Et ça l’était réellement. Sauf pour ceux qui se la coulaient douce ! La politique est le jeu des intérêts, dit-on souvent. Et cela, même quand on patauge dans l’indécence et la corruption.  

Aujourd’hui, on dirait qu’on a trouvé un traitement efficace contre ce cancer qui rongeait le Pays. Tout va bien maintenant. À preuve, plus d’une dizaine de personnes sont blessées par balle le mardi 13 Septembre 2016 au carrefour de l’Aéroport, rebaptisé « Carrefour de la Renaissance » par Michel Martelly. Des hommes à bord de Motocyclette ont ouvert le feu sur marchands et passants. Le bruit court toute la ville. Mais, aucune note de protestation. La Police Nationale d’Haïti se tait. Les politiciens aussi. Même ceux-là qui prétendent défendre les droits humains.

Au cours du week-end écoulé, un enfant de trois (3) ans avale une quenèpe. L’innocent avait un grave problème respiratoire. Son père l’a conduit en urgence à l’Hôpital Universitaire La Paix. L’enfant a rendu l’âme, faute de soins. Le centre hospitalier était plongé dans l’obscurité, pas d’intrants, pas de médecins disponibles. Les responsables de santé avaient pourtant annoncé, en grande pompe,  la reprise des activités dans les hôpitaux d’Etat et la mise à la disposition des médecins de matériels appropriés. Plus de 72 heures après, quelle organisation de défense des droits humains a daigné dénoncer cet infanticide? Aucune !

Le droit à la vie, consacré par la déclaration universelle des droits de l’Homme et du Citoyen, profite à tous les citoyens du monde. Mais, la « logique » commande de « Kase fèy kouvri sa » pour ne pas discréditer monsieur Privert.

L’on se rappelle bien nombre d’autres scandales dans ce même pays, où la situation socio-économique se dégrade sans cesse. Des histoires inventées, peut-être,  parce qu’on voulait détruire, tirer avantage. Par exemple, l’affaire Josué Pierre Louis accusé de viol sur la demoiselle Marie Danielle Bernadin. On s’érigeait en véritable défenseur des droits de l’homme. On aurait cru des avocats, tant ils étaient au devant de la scène. En toute logique, c’était normale de dénoncer, de crier au scandale, puisqu’il s’agissait du ministre de la justice sous l’administration Martelly. Où est donc passé ce dossier ? Martelly, une fois parti, point donc question d’en parler.

Aujourd’hui, il est clair que beaucoup d’opposants à l’ancienne administration se taisent devant la misère de la population Haïtienne. Martelly n’est pas la seule bête noire à abattre, puisque l’administration provisoire continue sur la même lancée. De fortes sommes d’argent sont décaissées, sans aucune explication précise, certaines fois. Et après ? Aucune reddition de compte.  Et ce n’est pas un sujet de dénonciation pour journalistes et défenseurs des droits humains. Parce que ce serait profitable au bilan de l’ancienne administration.

En tout cas, il est difficile de parler avec la bouche pleine. La balance de la défense des intérêts de la nation se penche aujourd’hui du coté du pouvoir en place. Pour le moment,  des journalistes cessent d’être le phare qui oriente le navire d’un peuple analphabète. Et, en dépit du non-respect du droit à la vie, à la santé et à l’éducation, les organisations de défenses des droits humains n’ont, malheureusement, rien à dénoncer, le pays étant bien dirigé.