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DE VOUS A MOI: Marquer son passage…


Lorsqu’on prononce une oraison funèbre, généralement on ne dit que du bien du défunt. Allez savoir pourquoi ! Il y a bien un adage qui dit qu’on ne parle pas mal des morts. Si c’est pour éviter que le zombie ne vienne nous faire peur pendant la nuit, je peux comprendre qu’on s’abstienne de donner certains détails sur les mœurs et habitudes de celui-ci. Mais mezanmi… gen de feblès oubyen sèten defo on moun genyen, yo mèt fè pi bèl orezon pou li, moun pap bliye kijan bagay sa yo te deranje…

Vous savez que je prêche toujours la tempérance, mais comme dit le proverbe : « Sagesse n’est pas lacheté», donk m’pa janm di pou on moun kite tanperans fè  yo chante libera pou ou anvan lè ! Il y a des situations délicates kote ou ka sèlman plenn nan keu. Et puis que font ces plaignants silencieux ? Yo pote kôz yo ban mwen, yo di’m : Sister, tanpri pale de sa-a nan radio-a oubyen nan jounal la pou nou !

Aux Etats-Unis, à Hollywood plus particulièrement, il y a le fameux trottoir dénommé « Walk of Fame », qui est un hommage aux différents acteurs du  show business. On y retrouve une dalle carrée gravée du nom d’une célébrité. Sous cette inscription, un emblème rappelle la catégorie dans laquelle la star s'est distinguée. Selon l'industrie concernée, l'emblème peut être une caméra (pour une contribution à l'industrie cinématographique), un poste de télévision (pour une contribution à l'industrie télévisuelle), une platine tourne-disque (pour l'industrie musicale), un microphone (pour une contribution à l'industrie radiophonique), une paire de masques antiques (comédie et tragédie), pour une contribution théâtrale.

C’est donc une façon de montrer comment ces individus ont marqué leur passage dans la société. Mais par bord ici, lorsque des compatriotes m’appellent, souvent en catastrophe, pour venir constater comment d’autres individus ont marqué leur passage, soit dans leur espace de travail, soit dans tout autre espace de rencontre, je peux vous assurer que cela n’a rien, mais absolument rien à voir avec le show business. Si w tande mo ‘show’ a, se pa nan menm sans lan ditou ! Sa ta pito konsène chalè ! E on move chalè ankô !

E mezanmi, nou pale bagay sa yo déjà wi, anpil fwa, souvan, tout tan !!! Imaginez que vous êtes soit dans un espace fermé, soit derrière un comptoir (réception de bureau, magasin etc.), et puis quelqu’un entre et chuitttttt… panne d’oxygène !  Ou paka fè malelve, ou pa deplase, la vi-w an danje : odè kô moun nan oubyen alèn li ap dekonpoze’w.

Ah mais vraiment mezanmi…  gen on seri de sitwayen, wap mande têt ou si on bandi ta rale zam sou yo pou fè ‘haut les mains’, eske lè yo leve les mains an, sant anba bra yo pap tou met bandi-a k.o !  Gen on kategori menm, si se yo ki ta bandi, yo parèt sou ou epi yo di’w : ‘pa bouje !’, odè bouch yo déjà friz ou, pas la peine li brake zam sou ou !

Mezanmi, il y a du savon à bon marché; menm savon lave bon pou benyen ! Et si vous êtes allergique aux déodorants, vous pouvez utiliser du bicarbonate ou de l’orange sûre sous vos aisselles, faites un effort ! Ne prétextez pas afè pa bon pou wap mache sou moun ak sant kadav sou ou !

 Il y a beaucoup de dames ces jours-ci qui décident de revenir au naturel, epi yo pa mete pèmanant ankô, yo pa makiye. Ou bien c’est suivant les principes de leurs églises. C’est très bien. J’appuie le mouvement. Mais le naturel ne veut pas dire que vous retournez dans le jardin d’Eden epi  konprann se Eve nou ye, se flannen nan paradi san nesesite pou’n mete deodoran oubyen benyen !  Enben si se konsa, depoze kle machin nou tou, fèmen kont an bank nou, fè kado tout rad ak sandal nou : paske pat gen nesesite bagay sa yo nan jaden d’Eden nan !

Ne venez pas me parler de religion qui vous interdise les produits de soins du corps sous prétexte que c’est des choses charnelles ! Justement ! C’est sur la chair qu’on les applique!

Messieurs et dames les fumeurs, les amoureux du fromage, de l’aransôr, des pistaches grillées, les grands mangeurs de ‘tchyaww’ et consommateurs de jus atomique, ceux qui consomment de l’ail ou des zonyon pour rester en santé… Danger ! Si vous tenez tant à ce que vous aimez, aimez donc aussi le canal par où ça pénètre dans votre corps : votre bouche !

Je ne parlerai pas aujourd’hui des multiples causes d’odeurs corporelles ou buccales, je m’en tiendrai aux recommandations de base pour une hygiène adéquate: benyen chak jou (nous vivons dans un pays tropical), chanje rad sou nou chak jou, oubyen si se on lavan’m metan’m nou genyen (sa pa dezonè), enben asire nou ke nou lavan’m li regulyèman et nou pa metan’m li san konsidere que li ka sal e bezwen on ti freshè.  Mete deodoran (si’n pa vle gen kèk ka lanmô sou konsyans nou), bwose dan nou chak jou oubyen manje on moso kann si’n poko gen bwôsadan ! Mete men nou devan bouch nou de tanzantan, soufle sou li pou’n konnen ki mesaj n’ap voye anfas nou.

Si dans votre religion, ou bien pour des raisons de santé, vous devez prendre des bains de feuilles, je crois qu’en principe vous devriez rester chez vous ou dans l’espace du rituel, en attendant de pouvoir retourner à la douche traditionnelle afin de ne pas imposer votre traitement aux gens qui n’en ont pas besoin. L’aromathérapie c’est bien bon, mais pas forcément tous les arômes…

On n’est pas à Hollywood, donc pas moyen d’avoir un trottoir pour les célébrités.  D’ailleurs, ce qui nous restait de trottoir est envahi par les marchands ! Ki kote selebrite yo pral mete anprent yo laa ??? Donc s’il vous plait, si vous tenez à marquer votre passage, si vous voulez être célèbres, que ce ne soit pas en donnant envie aux gens de vous fuir, de courir se mettre à l’abri quand vous entrez quelque part ou que vous ouvrez la bouche. Que votre célébrité ne soit pas une fatalité, parce que des ‘trois zwazo’ qui vous accompagnent, il ne vous reste pas un seul de vivant’ !

De vous à moi, pito ou pase ale tou dwat, pa kanpe, al make’l pa sou on lòt trottoir !


Sister M*


Sister M*

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