Il n’est pas donné à tous d’être élus
ou nommés à la Magistrature Suprême de l’Etat. Il arrive même que certains de
nos présidents soient imposés par la communauté internationale, en complicité
avec ce qu’on pourrait considérer comme la bourgeoisie Haïtienne, ce groupe qui
n’investit pas vraiment dans la production locale, et qui s’enchérit grâce à
l’importation, jouissant de la franchise douanière, au détriment de la
population. La bourgeoisie contrôle tout ce qui est commerce en Haïti,
affaiblissant ainsi la classe moyenne. Elle possède le contrôle des
supermarchés, de concert avec de riches syriens et libanais.
Parallèlement, cette bourgeoisie a le
contrôle de la Politique. Dans un Pays comme Haïti, c’est souvent l’argent qui
l’emporte. D’autant que nous avons un peuple affamé, une classe politique
bourrée d’hommes invertébrés au passé douteux, pour la plupart, qui
s’agenouillent facilement.
Jovenel Moïse, un
outsider fantoche
La population haïtienne, dont la
majorité est analphabète, avait besoin d’un nouveau discours. Elle était
fatiguée d’écouter les mêmes voix d’après 1986. La donne a changé depuis la
nomination de Michel Martelly par la communauté internationale. Un président qui s’est permis
de presque tout, même la vassalisation de la fonction présidentielle. Et que
dire des propos dégradants à l’encontre de la Femme ? Il faut dire
également qu’à cette époque la corruption et le gaspillage des deniers piblics étaient
au plus haut sommet de l’Etat. Il fallait donc trouver un remplaçant pour
couvrir ses arrières.
Jovenel Moïse est donc l’homme idéal
pour ce sale boulot. D’ailleurs il avait joui de la largesse du Pouvoir auprès
de qui il a contracté un prêt pour faire avancer sa compagnie de production et
d’exportation de bananes. Il ne faisait pas l’unanimité au départ au sein du
Parti Haïtien « Tèt Kale », PHTK. Mais, il avait finalement été
accepté. Avec un langage clair et séduisant, en un laps de temps, il avait
réussi à gagner son public. Il avait reçu également le soutien de la
bourgeoisie pour lui donner une popularité apparente, à travers des sondages
truqués. Truqués ? Oui, puisque les résultats des élections du 20 Novembre
le prouvent : Sur une population d’environ 11 millions d’habitants, dont 6
millions inscrits sur la liste électorale, seulement 590 927 citoyens
et/ou zombies ont voté pour lui.
Qui finance
commande
En parlant de la bourgeoisie, bon
nombre d’hommes d’affaires ont supporté financièrement la campagne électorale
de Jovenel Moise de 2015 à 2016. Est-ce de la courtoisie ou c’est une forme
d’investissement ? À mon avis, c’est un investissement à très court terme.
Le président élu et qui doit prêter serment le 7 Février 2017, devra les donner
en retour des franchises douanières. À ce moment, ils ne verseront un centime à
l’État, un déficit que devra combler la classe ouvrière, ces pères et mères de
famille qui vivotent, puisque l’État aura besoin d’argent pour fonctionner. À
ce moment, il pourrait y avoir augmentation de taxes, afin de trouver les
moyens nécessaires.
En clair, Jovenel Moïse n’aura pas le
plein pouvoir de décider. Il a des redevances envers beaucoup de secteurs. Il
sera contraint de faire en grande partie la volonté de ceux qui l’ont aidé à
être à la tête du Pays. De plus, la communauté internationale aime toujours des
chefs d’État qu’elle peut manipuler. Surtout quand ils ont des comptes à
rendre.
Rappelons que Jovenel Moïse est
soupçonné par l’UCREF dans le blanchiment des avoirs. Et si les faits fondés,
« Nèg Bannann Nan» ne pourra pas trop tirer sur la corde.
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