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La cité idéale, selon Platon Par John Wesley DELVA


La cité idéale (dite aussi heureuse) est celle qui satisfait de manière proportionnelle les besoins primaires des individus. C'est la cité des pourceaux, tel que Platon l'aurait nommée. De ce point de vue, la cité est assimilée à un troupeau où le berger est face à des responsabilités. La première est de s'assurer du bien être de tous ses pourceaux (le bien être collectif).  Donc, en ce qui a trait à la gouvernance de la cité, les dirigeants, comme de vrais bergers, doivent se montrer capables d'assouvir les désirs primaires des citoyens. 

La cité idéale c'est aussi une société de justice. C'est à dire celle qui donne à chacun selon son mérite. Dans cette société, chacun vit au dépend mais aussi au profit de chacun. La justice ainsi perçue commande une société d'égalité. 

L'idée de cette justice exige un certain dépassement de soi et aussi un certain désintéressement. Elle exige en ce sens que toute action des individus soit tournée vers l'intérêt  collectif et non vers des intérêts privés. La justice est, selon Platon, un dévouement au bien commun. Ainsi, est-on tenu de savoir que la cité est la valeur suprême, celle qui doit être au centre de toute perspective. 

Comment cette cité serait-elle envisageable si les individus n'étaient pas éduqués à cette fin? Pou faire fonctionner cette cité idéale, il faut que les individus reçoivent cette éducation qui leur permettra de passer du monde sensible( la caverne) au monde intelligible (monde de la lumière. Dans ce processus, on peut dire, de socialisation ou de civilisation (par extension) l'individu est appelé à se soumettre à des exigences supérieures. Ce processus passe notamment par la musique et la poésie considérées comme des remèdes de l'âme. Mais leur contenu doit répondre à des obligations politico- morales définies par la cité, elle même. Donc dans la cité idéale, il y'a un rapport entre la cité en soi et l'âme des individus.

Mais qui sont des dirigeants dans la cité heureuse ?

Pour diriger cette cité, il faut être philosophe. Platon parlait de philosophe roi. Le philosophe, il le considère comme un ami de la sagesse et de la justice. C'est aussi  celui qui détient une connaissance englobante. Il est considéré dans la cité comme le seul qui puisse comprendre et appréhender la nature des choses humaines. La philosophie, est pour Platon, le cadre légitime du pouvoir politique. 

Cette idée décrite et souhaitée par Platon n'a jamais existé ou n'existera peut être jamais. Mais le philosophe nous laisse un idéal, une vision du monde, une utopie. On peut reprocher son <<Philosophisme>> d'être aujourd'hui anachronique et même rocambolesque dans la mesure où le contexte sociétal actuel exclut la morale, du moins le sens des vertus, du le champ politique...  Mais, tout de même, l'idée est passionnante voire inspirante pour toute cité qui souhaiterait bâtir un  cadre de vie. Une chose est certaine qu'on ne peut pas laisser le soin à des voyous, des corrompus, des incompétents, ceux qui ne maîtrisent pas le champ politique, de diriger la cité. 



John Wesley Delva

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