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Les paysans, l’exemple à suivre !

Crédit Photo: heliotrope foundation

A huit ans, mon grand-père m'avait emmené dans une petite localité dans la commune de Limbé, dans le nord du Pays. Il devait participer à un « Konbit », ce qui est décrit comme une entraide : un paysan construisait sa baraque et avait besoin du soutien des autres riverains de la zone. Certains polissaient le bois, d'autres creusaient des trous dans le sol et apportaient de l'eau, tandis que les femmes, elles, cuisinaient... En un temps record, la petite maison était presque prête. Ils travaillaient sans chercher le moindre intérêt personnel. Ils avaient tous le même objectif : aider leur voisin à finir sa maison, qu’il n’aurait pas pu, sans leur aide, peut-être.   

La solidarité paysanne m'a montré combien le slogan "L'union fait la force", s'il était mis en pratique par les politiciens, Haïti serait déjà un Pays en voie de développement. Nous avons perdu notre sens et notre responsabilité citoyens. Nous vivons à la manière des occidentaux qui, dans bien des cas, appliquent la formule : « Chacun pour soi ». Combien de fois avez vu, aux Etats-Unis, un conducteur aider un autre, dont le véhicule est tombé en panne au bord de la route ? Pourtant, dans notre Pays, on était souvent prêt à rendre service, à aider quelqu’un en difficulté. À cette époque, il faisait bon de vivre en Haïti.

Pensons au bonheur de l'autre ! Soyons heureux en aidant les autres à réaliser leurs rêves ; Travaillons ensemble à la réalisation de certains projets. Pensons un peu à la collectivité avant même nos intérêts personnels. Les paysans sont remplis de sagesse. Apprenons d'eux pour le bonheur de nous tous. Sinon, nous allons périr ensemble, et on n’est pas trop de cette triste réalité.

La paysannerie haïtienne, pour moi, est comme un livre qui apprend la sagesse, l'amour, l’unité et l'hospitalité. Des gens, qui savent à peine lire et écrire, dans la majorité des cas, ont beaucoup à apprendre à nos chers politiciens détenant des licences, des maitrises et des doctorats. Si seulement celui qu’on nous donne comme président pouvait comprendre que bluffer ne sert à rien !



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