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Oui, Ils ont voté pour 10 millions de gourdes !

Crédit Photo:Google
Non, le sénateur Willot Joseph n’a pas menti, même s'il peut ne pas disposer assez d’arguments pour justifier ses propos. Mais, au parlement Haïtien, c’est la logique de « Banm m a Ba w » qui prime. Il est rare de trouver une position désintéressée dans cet espace, considéré comme un autre centre commercial depuis un certain temps. (Voir mon texte « Le parlement, un autre centre commercial. »)

Les intérêts de la population sont souvent relégués au second plan, oubliés certaines fois. Des députés du peuple et des sénateurs de la République exigent souvent au nom du peuple. Ils présentent la misère de la population de leur région comme prioritaire. Leur principal objectif : s’enrichir. À les entendre, on croirait des maires. Ils agissent comme tel, car ils ne pensent qu’à leur réélection. Leur rôle de légiférer et de contrôler l’Exécutif n’est guère une priorité. D’ailleurs, comment est-ce possible, quand des parlementaires ont leur ministre au sein du gouvernement qu’ils doivent contrôler les actions ? 

« Chat Konnen, Rat Konnen »

Le budget est comme un gâteau qu’on se partage. Les plus intelligents, ou ceux qui se croient plus intelligents, veulent se la couler douce. L’intention du Pouvoir Exécutif, c’est d’avoir plus de moyen, à mon humble avis, pour mieux gaspiller légalement. Les agissements de celui qu’on nous impose comme président en est la preuve évidente. 

Le parlement est le seul à pouvoir bloquer le projet des corrompus au pouvoir. Il fallait utiliser la stratégie la plus efficace : « Banm m a Ba w ». Autrement dit, l’Exécutif profite de la cupidité de certains députés et sénateurs pour augmenter les taxes. Et étant donné que les parlementaires n’auront pas à rendre compte des fonds alloués aux projets de leur région, et pour éviter un potentiel scandale avec la fuite de chèques émis avec le montant 10 millions de gourdes, insérer cette somme dans le budget national parait le plus discret possible. D’où « le pouvoir législatif, avec ses 7,2 milliards de gourdes, soit une augmentation de 74 % par rapport au budget rectifié, est le grand bénéficiaire de cette nouvelle loi de finances. Le budget de la Chambre des députés connaît même une augmentation de 102 % par rapport au budget rectifié 2016-2017 ». (Source : Le Nouvelliste)

Même si le lièvre est ton ennemi, avoue sa rapidité à la course


Seul le sénateur Antonio Chéramy avait le courage de dénoncer le budget du parlement. Le parlementaire avait proposé de réduire ces fonds, pour augmenter l’enveloppe budgétaire allouée à l’éducation, la santé, au lieu d’augmenter les taxes. Même si, lui non plus, n’a jamais fait mention des 10 millions de gourdes allouées aux projets communaux. Willot Joseph, n’avait-il pas raison ?

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