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Haïti : La jungle s'est enfin établie!




L'ange de la Mort sillonne tous les quartiers. Il est comme omniprésent, et dépourvu de toute sensibilité. Que l'on soit homme ou femme, peu importe la couleur de la peau, cet ange cruel n'épargne personne. 

Qui est l'ange de la mort ? Il peut être les bandits, un patron, un supérieur hiérarchique, des parlementaires, des policiers, des politiciens, un chef d'État, un voisin ou une voisine, un frère ou une sœur, une copine ou un copain, un conjoint ou une conjointe... On veut l'échec de l'autre, on s'érige en obstacle devant le rêve des autres. Hélas! 

Aujourd'hui, nous sommes devenus comme des animaux sauvages, déraisonnés, dépourvus de toute humanité. Nous sommes devenus menteurs, trompeurs, criminels. Nous oublions toute notion de politesse, de sagesse, de respect pour les grands comme pour les plus petits. Nous perdons le sens du partage, de la confiance, de l'appréciation. Nous perdons tous le sens de l'importance de la vie. Sinon, comment imaginer un homme tuer un autre pour prendre son argent, sa femme ou ses biens ? Pourquoi des parlementaires auraient accepté des millions de gourdes de l'Exécutif, rien pour lever le petit doigt ? Pourquoi un président de la République, lui, il aurait gaspillé les deniers publics pour se maintenir au pouvoir?  Pourquoi nos dirigeants pensent d'abord à leur poche, et non à la population qui vivote ? Des gens meurent, faute soins de santé. Quel pays au monde où les autorités n'auraient rien fait pour rouvrir les centres hospitaliers d'État, après une grève des médecins résidents ? On fait croire qu'il n'y pas de moyens, mais des millions sont dépensés pour payer des députés et sénateurs sans vergogne. Peut-on encore de pays ou de jungle ?

Les plus corrompus sont ceux qui font la leçon aux autres. Ils sont couverts pour une presse complice. Des journalistes qui devaient être le dernier rempart, puisque toutes les structures étatiques sont vassalisées, inexistantes, sont beaucoup plus corrompus que la corruption elle-même. Ces soi-disant confrères refusent de dire la vérité telle qu'elle est, afin recevoir des gratifications d'un tiers, d'un leader politique, d'un candidat, ou d'un directeur général d'une des entités  de l'administration publique. Et ils sont les premiers à crier que la presse est indépendante. De quelle indépendance peut-on parler quand certains reporters préfèrent couvrir des activités où l'on donne des per diem, à celles qui n'en donnent pas ? Et parce que beaucoup de journalistes vivent essentiellement de la corruption, certains leaders et candidats tentent de corrompre, de museler des journalistes qui font leur travail professionnellement. 

Ici, la vie est banalisée. Des bandits tuent, nos dirigeants tuent parce qu'ils n'assument pas leurs responsabilités, parce qu'ils refusent d'appliquer la loi. Ils se confortent dans la logique puisqu'ils roulent sur l'or, c'est la même réalité pour le reste du peuple. Que l'on soit chrétien, musulman, vodouyizan, irréligieux ou athée, la vie devait symboliser l'envie de découvrir le beau, le bon, l'envie d'espérer un mieux-être.


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