Rien de pays
ne se discute au niveau des deux chambres. C’est le cas depuis le deuxième
dimanche de Janvier 2016. Au Bicentenaire, c’est la réussite personnelle qui
compte. D’ailleurs, les honorables se comptent sur les doigts.
Les autres ne
sont que des investisseurs appelés quand même « députés et
sénateurs ». Ils ont acheté leur siège à la boutique du plus récent
Conseil Électoral Provisoire de Pierre Louis Opont. Le candidat à la députation
de Ferrier, Gérald Jean, révèle avoir versé plusieurs milliers de dollars
américains aux conseillères Lourdes Edith Joseph et Yolette Mingual, afin
d’obtenir une décision favorable au Bureau du Contentieux Electoral National,
BCEN. Et puisque ce sont les plus offrants qui obtiendraient le siège, le
pauvre Gérald Jean a été ruiné. Il a pleuré toutes les larmes de son corps en
direct, tant à la radio qu’à la télévision.
Depuis le 10
Janvier 2016, ceux qui ont investi leur argent et ont obtenu le siège au
Parlement haïtien, portent le noble titre de parlementaire. Haïti, un pays
spécial, difficile à comprendre. Certains pensent qu’il faudrait faire des
études spéciales pour avoir une idée claire de la réalité Haïtienne, de ceux
qui sont, malheureusement, au timon des affaires. Ces escrocs en costume et
cravate, prétendent tous défendre les intérêts de la nation.
Qui sont-ils réellement ?
Pour
certains, ils sont des repris de justice, des usurpateurs, des contrevenants,
des présumés trafiquants de drogue, des ex tolards qui s’érigent en défenseur
du peuple. Certains rapports au cours de l’année 2015 du Réseau National de
Défenses des droits de l’homme, RNDDH, peuvent en témoigner. Et c’est dommage
que des conseillers électoraux, on ne peut plus cupides, n’aient pas fait ce
qu’exigent le décret électoral et la constitution haïtienne.
Des entrepreneurs avares
Après tout
investissement, la logique est de récupérer les fonds investis et tenter d’en
tirer le maximum bénéfice possible. Il ne faut donc pas rater aucune occasion.
Si petite que soit elle, ça peut aider dans cette quête d’une nouvelle santé
économique, après une campagne électorale et des dépenses pour acheter la
conscience de certains conseillers électoraux.
Le choix d’un
premier ministre en remplacement de l’ancien maire de Port-au-Prince, Evans Paul,
est la première occasion à saisir. Après des négociations pour épater la
gallérie, Jocelerme Privert nomme et installe Fritz Alphonse Jean.
Députés et sénateurs font monter les enchères. Des postes de ministre,
des nominations au niveau des différents consulats d’Haïti à l’étranger, de
fortes sommes d’argent, ils conditionnent leur vote. Où est le pays dans tout
ça ? Fritz Alphonse Jean, humilié par ces entrepreneurs lors de la séance
de ratification de son énoncé de politique générale, est remplacé par Enex
Jean-Charles, l’ancien secrétaire général du conseil des ministres, sous
l’administration de Michel Martelly.
Professeur de
droit administratif, Enex Jean-Charles est connu pour sa largesse. Il est
surnommé « l’homme concession ». En moins de 48 heures, il a réussi
là où Fritz Alphonse Jean a piteusement échoué.
Le Parti « Ayiti
An Aksyon », AAA, du sénateur de l’Artibonite, Youri Latortue, obtient le
ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle. Et de
source digne de foi, le parti Fanmi Lavalas repart avec le ministère de la
santé Publique et de la Population, MSPP, sans négliger Desras Dieuseul Simon,
de souche Lavalas, qui fait son entrée au ministère de l’environnement. Il
assure également l’intérim au ministère de la défense.
La goutte qui fait déborder le vase
L’Office
National d’Assurance Vieillesse, ONA, est une véritable vache à lait pour le
parlement. Ça, c’est un secret de polichinelle. Les premiers grands
bénéficiaires restent très souvent des parlementaires, et ceux qui sont dans
les entourages des différents pouvoirs. L’on se rappelle de certains prêts
remboursables sur plus de trente ans effectués par des sénateurs, tandis que ces
derniers avaient déjà eu plus de quarante ans. Or, l’espérance de vie d’un haïtien
ne va pas au-delà de quatre-vingt ans, pour les plus robustes. En tout cas…. Cette
situation qui risque d’hypothéquer l’avenir des contribuables qui peinent, eux,
à effectuer des prêts.
Dans une
correspondance en date du 24 Mars 2016 adressée au premier ministre, Enex
Jean-Charles, le président de la chambre basse, Cholzer Chancy, soumet le nom
du nouveau directeur général de l’ONA : Jean Tolbert Alexis.
C’est une
recommandation, écrit-il, de la 50ème législature. Point n’est
besoin de revenir sur le passé de l’ancien député de la
croix-des-bouquets/Thomazeau de la 49ème législature. Une
législature appelée « Législature de la honte » pour les
nombreux cas de corruption avérés. Jean Tolbert Alexis, ancien président
de la chambre basse, un avocat qu’on croit cupide et vantard, a été humilié et
chassé du palais national par Michel Martelly.
« Qui se
ressemble s’assemble », dit le dicton français. Les Parlementaires
entrepreneurs choisiraient celui qui pourrait leur faciliter la tâche au
besoin. Et d’aucun craignent un Office National d’Assurance Vieillesse avec les
caisses vides, en un laps de temps.
Le parlement
Haïtien, depuis un certain temps, est un espace où légiférer est à cent mille
lieues d’être priorité. D’ailleurs, des parlementaires n’y mettent les pieds
que rarement. Ils arpentent à longueur de journée les couloirs du palais
national et de certains ministères régaliens de l’état. Ils cherchent à tout
prix à faire passer leurs petits projets. Certains, pour arriver à leur fin,
exercent des pressions sur des ministres, sous peine de les convoquer et les
renvoyer.
Au parlement haïtien,
chaque vote vaut des dollars, des postes ministériels et des centaines de sacs
de riz sans compter des franchises douanières.
Près de 210 ans de pratiques ''Parle-menteurs'' marchandes (dans le vrai sens) et malhonnêtes.
RépondreSupprimeraccuser sans preuve est une diffamation...
RépondreSupprimerAccuser ?
RépondreSupprimerMoi je vois que tu es trop conciliant avec ces malfrats.
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