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QUAND JOVENEL VEUT CÉLÉBRER LES FUNÉRAILLES DES GENS À DIPLÔMES... Texte d'un ami


 
Crédit Photo: Google
Plusieurs semaines après l’investiture de M. Jovenel Moïse à la Magistrature Suprême de l’État, il n’est pas arrivé à faire élire un Premier ministre. Après différentes séances de rudes négociations avec des parlementaires influents et des forces économiques, un gouvernement a vu le jour. À la majorité, les postes ministériels sont séparés entre honorables sénateurs de la République et les directions générales entre les députés du peuple. À noter que la nation n’a pas été sur la table du marché. Ainsi donc, on a un Chef de Gouvernement qui ne connait pas ses ministres, et des ministres qui ne connaissent pas leurs directeurs généraux nommés par arrêté présidentiel.

N’ayant vraiment aucun projet à réaliser ni des acteurs à rencontrer, le Président ne fait que signer des arrêtés des rédacteurs et discourir aux événements organisés par l’État et le secteur privé autour des quatre termes majeurs de sa campagne électorale : « terre, soleil, eau, et Homme », des discours vides souvent reportés par une presse sans contenu désirable. Le malaxage de ces quatre éléments n’est possible sous aucune forme : les vautours ont tout enlevé de son autorité de Président. Il se retrouve donc errant dans son cortège et avec ses privilèges, mais sans capacité d’exécuter son programme, s’il en avait un. Un pouvoir sans autorité. Ainsi donc, toutes les conditions sont réunies pour faire de Jovenel un frustré.

Il faut à Jovenel un bouc émissaire pour l’échec de son quinquennat comme président officiel d’Haïti, le 58e. Il faut trouver la meilleure cible et une bonne complice qui ne pourra pas être contestée par les contestataires traditionnels, les citoyens et citoyennes à diplômes. Déjà, ils accusaient le Chef du Gouvernement d’être un novice dans l’Administration Publique, une juste accusation ; et le président, entrepreneur agricole, comme un véritable ignorant du Pouvoir et de la Politique au sens propre du terme. Ce groupe particulier, qui oriente l’opinion publique à travers les mass media doit avoir des herbes dans sa bouche. Mais, n’ayant pas le contrôle des ministères, qui gèrent les fonds des coopérations pour des programmes, n’appartient qu’aux « approbateurs » légitimes et légaux du cabinet ministériel.  Encore le Président est sans marge de manœuvres.

Les gens à diplômes constituent des éléments gênants pour le système. Ils ne peuvent pas être des complices à cause des faiblesses financières du Président. Ainsi, ils deviendront des victimes. On doit prouver à la population toute entière que l’échec du pays émane des gens diplômés. Dans son métier de signataire d’arrêté, le Président signe, dans un arrêté, (172e année – No. 52, article 54) ce qui suit : « Toutes les personnes membres  des cabinets du Premier ministre, des ministres, des secrétaires d’État, des directeurs généraux, devront soumettre leur curriculum vitae, les documents académiques justificatifs et autres documents : déclaration définitive d’impôts, certificat de bonne vie et mœurs, et tous autres documents nécessaires. Ces documents pourront être rendus possibles auprès des instances concernées. »

L’arrêté réclame « les documents académiques justificatifs ». Sans  « les documents académiques justificatifs », personne ne semble avoir sa place dans un cabinet d’État. Cela sous-entend que tous les cabinets d’État n’auront que des femmes et des hommes « qualifiés »,  réserves sur le numéro 1 de ces cabinets. À bien considérer la façon dont le pouvoir a été séparé, les numéros 1 de ces cabinets ne sont que des acteurs dans un scénario financier déjà écrit par le mariage amalgame de l’Exécutif et du Législatif. Ils travaillent tous au compte du scénariste  et/ou du metteur en scène (parlementaires, dans bien de cas) qui les ont placés à leur poste. Aucun fond ne sera débloqué pour un programme dont les scénaristes et metteurs ne seront les premiers et les plus grands gagnants. Les qualifications ne suffisent pas. Il faut des ressources financières. Et maintenant, les membres des cabinets deviennent comme Jovenel : des pouvoirs sans autorité.

Jovenel joue au jeu de l’austérité contre ce Parlement qui n’a rien fait contre l’enlèvement de son bras droit incarcéré aux états pourris d’Amérique. Le Parlement lui, joue au jeu de la totalité.  Jovenel a le pouvoir, mais ce sont les parlementaires qui ont l’autorité grâce à leurs ministres et leurs directeurs généraux. Les membres des cabinets se retrouvent simplement piégés dans un jeu de rôle. Qualifiés ou compétents, les diplômés ne pourront prouver leur compétence que si les parlementaires et le Président le décident, ce qui ne sera pas le cas.


Avec des gens à diplômes dans les cabinets d’État, c’est l’élite intellectuelle au pouvoir. Mais, des pouvoirs dépendant de l’intérêt financier du patron de leur chef. On constatera tous l’échec de l’élite intellectuelle en Haïti. Une haine collective sera nourrie et exprimée contre ce groupe. Ce seront donc les funérailles des gens à diplômes en Haïti si le scénario Jovenel-Parlement reste tel quel. Que chacun réflechisse à ce tort qui sera causé à l’élite intellectuelle avant de soumettre ses documents qui doivent être  approuvés par le Premier ministre aux fins de faire partie d’un cabinet.

L'auteur est un ami qui veut garder l'anonymat. 

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