Accéder au contenu principal

Violence en Haïti : Apse a pa nan bouda w !


Crédit Photo: la 1ereFranceTvinfo

Haïti a sombré dans le chaos depuis deux semaines. Des dizaines de milliers de personnes gagnent les rues pour exiger le départ du corrompu au pouvoir, Jovenel Moïse. Des scènes de pillage, des casses, des maisons, magasins et commissariats sont incendiés. Les dégâts sont considérables, rien qu'en un simple regard. Mais, il faudra attendre encore, car plus Jovenel Moïse s'entête à rester au pouvoir, plus les risques sont grands de connaître pire. Seulement le temps peut en dire long.

L'État exerce une violence sans pareil sur la population haïtienne. La majorité de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Elle est privée d'électricité, d'eau potable, de sécurité, de soins de santé, les enfants de cette majorité n'ont pas accès à l'école, voir une éducation de qualité, pour le peu de ceux qui y ont accès. En clair, elle n'a pas accès au minimum vital. Donc, la majorité de la population est en agonie, vivote. Quelle violence est plus cruelle que celle-là? Alors, on demande à une population traitée avec tant de mépris, d'agir pacifiquement? Il revient à ces dizaines de milliers de gens de réagir, en fonction de ce qu'ils ressentent comme douleur.

Rien ne justifie la violence dans les rues d'Haïti. Cependant, personne n'a le droit non plus de dire à un peuple opprimé, délaissé, affamé, comment réagir face à ce qu'il ressent comme abus. Personne n'a le droit juger la réaction d'un peuple maintenu en captivité moderne, humilié... la violence ne résout pas tous les problèmes, mais le peuple a le droit de choisir de rendre œil pour œil et dent pour dent, face à ceux qu'il estime l'opprimer depuis trop longtemps. Seulement lui sait ce qu'il vivait depuis deux ans avec Jovenel Moïse et ces bourgeois destructeurs.

Nous n'empruntons pas tous la même voie que ces gens, nous ne respirons la même odeur puante qu'eux, nous ne vivons pas en compagnie des cochons, leurs voisins, nous ne sommes pas tous exposés à toutes sortes de maladies causées par le mauvais état de l'environnement... alors, nous ne pouvons pas dire à ces gens comment exprimer leurs frustrations, face à des dirigeants sourds, aveugles, insensibles à leur cri. Ces gens se sont tus pendant deux ans, acceptant de boire l'eau puante, de vivre dans la crasse, de payer l'augmentation des taxes qui allait conforter la bourgeoisie qui les tue... Alors, le moment est venu pour eux d'exprimer leur douleur, au même niveau qu'ils ont dû supporter celle que Jovenel Moïse leur infligeait.

Même lorsqu'on avait vécu ce que l'autre est train de vivre, on ne peut pas prétendre comprendre ces jeunes, ces pères et mères de famille. Alors, apprenez à traiter les humains avec amour, respect, dignité, et vous récolterez leur gratitude et non leur colère

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les manifestations de nuit avaient un prix… André Michel se la coule douce !

La politique est le gagne-pain des hommes du secteur démocratique de l’opposition. Qu’ils soient avocats, sénateurs ou peut-être rien du tout, ils vivent de crises politiques. Ils sont prêts à tout. Ils font tout pour atteindre leurs objectifs : s’enrichir contre vents et marées. Cependant, ils se présentent toujours comme des saints. Ou encore, c’est ma préférée, comme des pécheurs convertis. Ils sont devenus de nouvelles créatures, mais pour mieux tromper. Le Secteur Démocratique et Populaire de l’Opposition nous trompait depuis le début. André Michel et alliés se servaient de la naïveté d’un peuple assoiffé de justice et du recul des jeunes Petro-challengers pour prendre l’avantage. Ils se sont montrés acides envers le pouvoir. Seuls les plus naïfs les croyaient. Pourtant, ils ne jouaient que le jeu de leur patron. Ils sont comme des robots, dont la console est bien gardée entre les mains d’une frange du secteur privé des affaires. Jovenel Moïse et le secteur démo

Haïti, l'abattoir à ciel ouvert!

Gibiers facils. Brebris sans berger. Aujourd’hui, Nos têtes ne valent plus rien, contre mille gourdes autrefois. Les assassinats, les massacres, des cas d'execption, jadis, sont devenus notre quotidien. Nous sommes livrés à nous-mêmes, impuissants. Car, si même la Police est défiée, que feraient de simples citoyens pour se défendre, face à l'arsenal des bandits puissants et sans limite? Les bouchers sont partout. Et ils ont le soutien des bergers, supposés se battre pour protéger le troupeau. Mais, ils se taisent. Ils participent même à nos égoregements quotidiens. Car, bon nombre d'entre eux travaillent en tête à tête avec nos bourreaux armés. Nos dirigeants, de facto ou légaux, sont arrogants et sans gêne. En témoignent les récentes déclarations de la ministre de justice de facto, Emilie Prophète. Cette intellectuelle, chercheuse de pain, prostituée, pour ainsi dire l'artiste engagé Kébert Bastien, a étalé toute son incompétence au micro du journaliste Yv

Village de Dieu : Et si Jovenel y posait ses pions pour 2022 ?

La bataille électorale commence depuis plus de trois ans. Car, il faudra à tout prix remplacer Jovenel Moïse, le corrompu, par un autre de la même trempe ou pire. Un autre menteur, un autre bandit légal, dirait-on. La prolifération des gangs armés n’est guère un hasard. Mais, c’est le plan de plusieurs chefs d’État qui se sont succédé à la tête du Pays. Objectif: maintenir le pouvoir, en s’appuyant sur la force des armes, et non sur les résultats. Avec Jean Bertrand Aristide, en 2003 et 2004, notamment, les « Chimè » Lavalas avaient le plein pouvoir. Mais, le règne du PHTK, avec Michel Martelly et Jovenel Moise, rebâtit Haïti en paradis des gangs armés. Ces groupes, mieux équipés que les agents de la PNH, contrôlent presque tous les recoins des quartiers populaires, dont cité Soleil et Martissant. Ces zones, en période électorale, pèsent beaucoup dans l’électorat. Alors, pourquoi ne pas en entrer en possession avec des chefs que Jovenel Moïse contrôle ? Le premier min