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Sympathiques croyances !




Très souvent, lorsque je vois un compatriote qui utilise les dernières technologies, un smartphone, une tablette, un remote control, un briquet pour four à gaz, ou tout autre gadget à la mode,  je me retiens à grand-peine de rire en le voyant poser des actes ou tenir un langage relevant directement de nos croyances populaires. 

 Je ne vais quand même pas froisser inutilement  la susceptibilité de l’acteur, mais je vous assure que ce n’est pas chose facile non!

En principe, il y a des attitudes ou un certain langage qui rendent moins pantan si l’on se trouve ailleurs que dans la capitale, et je dis ceci sans complexe et sans malice, étant moi-même détentrice d’un baptistaire portant la mention ‘PAYSAN’.  C’est vrai que les petites superstitions comme les paradigmes ont la vie dure  - et pas seulement dans notre société -  mais cela fait quand même étrange de la part de certaines personnes. 

Je ne me rappelle plus le nombre de reproches affectueux et de recommandations auxquels j’ai eu droit de la part de parents ou d’amis venus me visiter à la naissance de mon premier enfant : j’aurais dû demander au médecin de donner des twouboté à l’enfant, ce à quoi je rétorquais que le bébé devait en avoir certainement tout un lot sur les épaules et aux chevilles. Ah! je devais également remonter de temps en temps l’extrémité de son nez pour qu’il n’hérite pas le mien, du genre vonvon ou zéld’avion.

Oh! L’enfant a déjà dix jours et il n’est pas amarré? Huh? Je ne me rappelle pas avoir accouché d’un kannôt ou d’un kabrit….  Noooon le bébé! Pour qu’il ait de belles formes et soit djanm…Est-ce que si l’on amarrait les langues des nouveau-nés, cela les dispenserait, devenus grands, de débiter des sottises monstres?

Comme je vous l’ai toujours dit, je regrette oui pourtant d’être aussi sceptique en ce qui a trait à certaines croyances, parce que je me dis toujours que si j’avais juste un peu de foi, les dyòk prendraient sur moi, et je perdrais certainement la moitié de mon poids. 

Ou bien je n’aurais pas à payer un coiffeur pour me faire raser la tête, parce que les compliments sur ma belle chevelure m'auraient dyoké. 

Pourquoi  cracker sur un enfant pour conjurer le sort après une remarque ou un compliment sur sa personne. Pourquoi cracher sur son urine si on a fait pipi par terre? 

Enfin ! Peut-être que la question c’est de croire et de prendre peur quand on vous dit quelque chose!

Le sifflement est une forme de musique, enben bō isit timoun ne siffle pas sur granmoun, c’est connu!  

Je me rappelle même que certains jeunôm n’étaient pas admis dans certains salons, parce qu’ils étaient considérés comme des vagabonds, du fait qu’ils sifflaient à haute voix lorsqu’ils marchaient sur la grand-route !

Je ne conteste certainement pas la puissance de lyuil maskriti ou des tisanes, oh non! J’en suis d’ailleurs une fidèle adepte. Je suis tout simplement toujours pantan d’entendre (dans la capitale particulièrement) les recettes du genre : un morceau de savon lavé san sèvi, deux citrons plus un bord (sans tenir compte de la grosseur du citron), boire tel ou tel mélange à jeun sans avoir parlé à quiconque au réveil. 

Moi je fais mes massages avec lyuil maskriti en cas de douleur ou de fièvre, et j’ai de très bons résultats. Pourquoi alors ma collègue insiste pour me faire croire que ça marche mieux et plus vite si je fais une croix avec le pouce sur la partie à masser avant de commencer?

Wouuuuu ! C’est fou ce que les gens compliquent les choses simples !  Mais de vous à moi, si les gens croient dans leurs  superstitions... (la formule n'a pas toujours été présidentielle) Est-ce que ça dérange ???

 
Sister M*



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