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Ils étaient au courant des mauvaises transactions, mais ils n'avaient
jamais rien dénoncé, encore moins démissionné de leur fonction. Aujourd'hui,
ils clament tous leur innocence. Entre vous, qui avez cautionné, et ceux qui
ont dépensé, il n'y a aucune différence. Alors, il faut payer votre silence
complice.
Je ne me préoccupe pas des larmes de crocodiles versées par les anciens officiels Tèt Kale : Se wont y ap sèvi kòlè. Ils menaient la grande vie avec les deniers publics, pensant que la vie serait toujours Rose. Et pourtant !
L’heure de rendre compte est venue. Tout le monde a peur. Et
je ne m'attends à rien de l'inculpé Jovenel Moïse, qui était supposé garant de
la bonne marche des institutions publiques. Car, faire arrêter les corrompus,
c'est se pendre lui-même. Il est lui aussi épinglé dans le rapport d’enquête de
la commission éthique et anti-corruption du sénat de la république. L’inculpé
pour blanchiment d’argent avait son petit projet de lampadaires, où il avait
surfacturé les prix. Pourtant Il avait révoqué Roosevelt Bellevue pour la même
cause. Pire encore, avant même une enquête. Comme si l'ancien ministre des
affaires sociales pouvait tout faire tout seul. Cela justifie bien la tendance
de chez nous qui dit : « Depi yo
kenbe yon vòlè, se yon vòlè parèy li ki ba l pi gwo kalòt la ». Je ne
m'attends à rien non plus de la justice, encore moins du sénat de la république,
ce haut lieu de refuge de corrompus, d'êtres fonctionnels, qui prétendent être
des défenseurs de la famille, de la morale... hélas !
Je me ne base pas sur le rapport de la commission éthique pour juger les corrompus de l'équipe Rose. Il faudrait seulement être aveugle ou ne pas pouvoir prendre du recul pour voir que rien de concret n'a été réalisé avec les fonds PetroCaribe. Mais, personne n'est coupable. Peut-être les fonds ont-ils été dépensés de par eux-mêmes.
Comment peut-on continuer à vivre dans un Pays, où l’impunité devient la norme ? Comment vivre ici, où le parlement est l’un des centres de la corruption en complicité avec l’exécutif ? Déjà, la règle de la séparation des trois pouvoirs n’est plus. Sénateurs et députés ont vendu leur pouvoir pour des postes ministériels. Comment espérer ce changement, quand la rue est le gagne-pain de certains membres de l’opposition ? Alors, comment espérer un procès sur la dilapidation des fonds PetroCaribe ?
Je ne suis pas partisan de la violence. Sinon, j’aurais fait
des suggestions, afin de tracer un exemple, à commencer par le parlement,
sachant qu’aucune lutte pacifique ne peut résoudre le problème des autorités
corrompus.
Les plus grands perdants sont les jeunes. Ils continuent à se
battre pour s’assurer un avenir qui, j’en suis certain, n’est pas ici, dans ce
Pays transformé en enfer par nos politiciens, de Jean Bertrand Aristide à l’inculpé
Jovenel Moise. Heureusement certains
sont très intelligents, et commencent déjà à penser à eux, en migrant vers d’autres
Pays. C’est un choix rationnel et légitime. Aujourd’hui, je comprends mieux Haïti. Et j’ai
déjà fait mon choix.
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