Accéder au contenu principal

Pourquoi être médecin en Haïti ?

Crédit photo: Google

Servir le pays paraît n’avoir rien d’encourageant. Sauf si on est parlementaire, ministre, directeur général... A ce moment, il ne s’agirait pas de servir, mais de piller (il y a des exceptions bien sûr). C’est d’ailleurs la pratique la plus courante dans ce Pays, où la population aspire vainement à un mieux-être. Ceux qui rendent service à la population sont rarement honorés. C’est la règle générale en Haïti. Comble de paradoxe !
Selon l’OMS, avec en moyenne 5,9 médecins ou infirmières pour 10 000 habitants et 6,5 professionnels de santé pour 10 000 habitants, des pays comme Haïti sont loin d’être comptés parmi ceux qui respectent la norme minimale de 25 professionnels pour 10 000 habitants. Le Pays compte aujourd’hui plus de 10 000 000 d’habitants. Cette situation viole le droit de chaque haïtien d’avoir accès aux soins de santé. Un droit garanti par la constitution Haïtienne et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen. En Haïti, les dirigeants semblent perdre le sens de la valorisation des humains et du service impayable. Les gens du peuple sont traités comme des bêtes. La situation des médecins résidents peut en témoigner.
SOS en faveur des médecins résidents et internes


Après six années d’études, ceux qui tentent de sauver des vies méritent d’être secourus. Ils évoluent dans des conditions infrahumaines, notamment à l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti, HUEH. Espaces insalubres, manque de matériels et d'équipements, de médicaments, dortoir insuffisant, odeur pestilentielle… En gros, l'espace n’est pas digne d’un centre hospitalier, encore moins de celui de l’État. Et c’est dans ces conditions que des étudiants en médecine et des médecins, qui auraient pu aller évoluer ailleurs, desservent la population. Ces médecins et autres professionnels de la santé ne font que respecter leur part du contrat, le service social. Et l’Etat, en contrepartie, devait leur fournir tous les moyens pour accomplir leur devoir. D’ailleurs, ils ont fait le serment d’Hippocrate et de Florence Nightingale. Ce qui les contraint de tout faire pour sauver des vies. Même si ce n’est pas toujours les cas.
Nous sommes en 2016. Que peut faire un médecin ou n’importe quel autre professionnel avec des salaires mensuels de 3500 gourdes et de 7000 gourdes ? Les jeunes, considérés comme l’avenir du pays, sont maltraités par ceux qui devaient être leurs mentors. Donc, très difficile pour eux d’émerger en Haïti, c’est le maintien du statu quo.

Le paradoxe
Au parlement haïtien, par exemple, députés et sénateurs vivent au frais de la pauvre et misérable princesse. Les poches toujours remplis des sous de projets communautaires non réalisés, ils se contentent d’arpenter les couloirs des ministères et du palais National. Ils passent outre leur fonction de législateur.
Depuis leur entrée en fonction, très contestée, ils peinent à organiser des séances de travail. En clair, la majorité d'entre eux sont payés pour détruire les structures de l’État, corrompre jeunes et vieux, et pour travailler à enliser davantage la population dans la boue de la misère. On ne pouvait pas espérer mieux, quand certains ont acheté leur siège à la boutique du CEP. Alors que, les médecins résidents et internes, ceux qui tentent de réparer les dégâts des politiciens et parlementaires causés sur la population, sont traités en parent pauvre.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les manifestations de nuit avaient un prix… André Michel se la coule douce !

La politique est le gagne-pain des hommes du secteur démocratique de l’opposition. Qu’ils soient avocats, sénateurs ou peut-être rien du tout, ils vivent de crises politiques. Ils sont prêts à tout. Ils font tout pour atteindre leurs objectifs : s’enrichir contre vents et marées. Cependant, ils se présentent toujours comme des saints. Ou encore, c’est ma préférée, comme des pécheurs convertis. Ils sont devenus de nouvelles créatures, mais pour mieux tromper. Le Secteur Démocratique et Populaire de l’Opposition nous trompait depuis le début. André Michel et alliés se servaient de la naïveté d’un peuple assoiffé de justice et du recul des jeunes Petro-challengers pour prendre l’avantage. Ils se sont montrés acides envers le pouvoir. Seuls les plus naïfs les croyaient. Pourtant, ils ne jouaient que le jeu de leur patron. Ils sont comme des robots, dont la console est bien gardée entre les mains d’une frange du secteur privé des affaires. Jovenel Moïse et le secteur démo

Haïti, l'abattoir à ciel ouvert!

Gibiers facils. Brebris sans berger. Aujourd’hui, Nos têtes ne valent plus rien, contre mille gourdes autrefois. Les assassinats, les massacres, des cas d'execption, jadis, sont devenus notre quotidien. Nous sommes livrés à nous-mêmes, impuissants. Car, si même la Police est défiée, que feraient de simples citoyens pour se défendre, face à l'arsenal des bandits puissants et sans limite? Les bouchers sont partout. Et ils ont le soutien des bergers, supposés se battre pour protéger le troupeau. Mais, ils se taisent. Ils participent même à nos égoregements quotidiens. Car, bon nombre d'entre eux travaillent en tête à tête avec nos bourreaux armés. Nos dirigeants, de facto ou légaux, sont arrogants et sans gêne. En témoignent les récentes déclarations de la ministre de justice de facto, Emilie Prophète. Cette intellectuelle, chercheuse de pain, prostituée, pour ainsi dire l'artiste engagé Kébert Bastien, a étalé toute son incompétence au micro du journaliste Yv

Village de Dieu : Et si Jovenel y posait ses pions pour 2022 ?

La bataille électorale commence depuis plus de trois ans. Car, il faudra à tout prix remplacer Jovenel Moïse, le corrompu, par un autre de la même trempe ou pire. Un autre menteur, un autre bandit légal, dirait-on. La prolifération des gangs armés n’est guère un hasard. Mais, c’est le plan de plusieurs chefs d’État qui se sont succédé à la tête du Pays. Objectif: maintenir le pouvoir, en s’appuyant sur la force des armes, et non sur les résultats. Avec Jean Bertrand Aristide, en 2003 et 2004, notamment, les « Chimè » Lavalas avaient le plein pouvoir. Mais, le règne du PHTK, avec Michel Martelly et Jovenel Moise, rebâtit Haïti en paradis des gangs armés. Ces groupes, mieux équipés que les agents de la PNH, contrôlent presque tous les recoins des quartiers populaires, dont cité Soleil et Martissant. Ces zones, en période électorale, pèsent beaucoup dans l’électorat. Alors, pourquoi ne pas en entrer en possession avec des chefs que Jovenel Moïse contrôle ? Le premier min