Si je me
référais à la chanson qui dit « on ne change pas, on met juste d’autres
costumes sur soi… », Eh bien j’arrêterais d’espérer !
Bien que la
chanson dise vrai à 80%, cela n’empêche pas des individus conscients de faire
l’effort de travailler à s’améliorer ou à corriger certaines choses chez
eux. Peut-être que dans le fond, changer
est vraiment difficile, car un autre proverbe dit : chassez le naturel, il
galope pour revenir. Mais je crois qu’il faut continuer de prêcher, d’éduquer,
d’encourager.
Il y a de
ces habitudes et de ces langages que l’on acquiert par les fréquentations, et
sur ça, on peut encore travailler. Ce ne sont pas toujours forcément des choses
nocives, mais elles peuvent nuire à l’émancipation, à l’avancement d’un
individu. Mwen konnen m’sètènman pale de sa déjà, e m’jwenn anpil
komantè : swa de moun ki pa dakò avè’m, swa de moun ki pat wè bagay yo
konsa e deside gade yo on lòt jan.
Oui, chacun
est granmoun dans son lakay, mais c’est seulement en principe, car comme je le
disais tantôt, nous sommes tous redevables envers la société. Et cette
combinaison de « m’granmoun lakay mwen / m’se mèt tèt mwen / woy ! la
sosyete » nous fait commettre des fois certaines bévues ou accomplir
certains exploits dont nous ne sommes pas conscients que la première personne
qu’ils touchent, c’est d’abord nous.
Je n’ai rien
inventé : il y a des conventions ! Tout comme il y a des panneaux de
signalisation, des pancartes sur les portes des toilettes, des consignes dans
les aéroports, les gares, etc. et, en ce qui a trait aux personnes, des normes
relatives à la propreté du corps, aux soins, à l’esthétique, etc.
Sous
prétexte de la liberté individuelle, un employé ne pourra pas refuser de porter
un uniforme, qui est obligatoire : c’est une convention. Par contre, s’il
continue de porter un uniforme blasé, détenn, woulèt dekoud, kol kôsaj la
oubyen chemiz la deplimen si’w konn s’on bwodri ansyen, il/elle ne peut pas me
dire que li pa responsab eta inifôm nan si travay la poko ba’l lôt, e ke l’pap
depanse lajan’l nan inifôm pou vye travay sa-a, etc…
Qui voit-on
d’abord ? Qui marche sale ou négligé ? Hmmm…
Je n’ai pas
la prétention de croire que tout le monde est intéressé ou suit à la lettre les
conseils avisés que je peux donner, mais cela ne m’empêche pas d’être pantan
d’entendre certains genres de réflexions de la bouche de gens que je côtoie,
sachant qu’ils sont lettrés, qu’ils ont l’internet, qu’ils sont toujours en
train de recevoir et d’envoyer des messages parlant de positivité, de choix de
vie, etc.
Je suis
d’accord, par exemple, que par bon sens ou par souci d’économie, une dame ne va
pas mettre des talons kikits et une robe de soirée pour aller faire son marché.
Tout comme un homme ne va pas mettre une chemise à manches longues, des
souliers vernis, un pantalon près du corps, pour aller prendre un obama ou un
camion pour se rendre en province.
Non, il y a
des vêtements pour toutes les occasions, mais à moins de vouloir se déguiser,
on fera des choix sensés, conformes à l’image de qui on est. J’ai déjà soulevé
ce point et je n’espérais pas y revenir, mais comme je l’ai dit au début,
suivant la chanson : on ne change pas…
Je peux
comprendre qu’à cause de l’insécurité, quelqu’un me dise que li pap pran chans
mete bon bijou’l sou li : c’est de la prudence. Ou encore qu’à cause de la
chaleur, il soit obligé de s’habiller plus léger : c’est la logique. Ou
encore qu’à cause de tel espace qu’il /elle va visiter, du genre église,
assemblée « collet monté », couvent, il/elle s’habille
différemment : c’est le respect.
Mais je ne peux comprendre que quelqu’un me juge sur des accessoires ou
des articles que je porte pour me dire : ya di afè’w bon wi ! Quelle
idée ! M’pap vin « gaspiye » bèl bagay mwen nan travay mwen
menm ! O ! Pou’m ta met gran mak pafen saa leur m’ap vin travay
menm ?!? Se dwe m’ta dwe biwo a sa !
Well… je
n’utilise pas mes habits comme rideau pour le bureau … ni mes accessoires comme décorations pour le
bureau… ni mon déodorant ou mon parfum de grande griffe comme spray santibon
pour le bureau.
Et tous ces
messages de positivité que je reçois de ces mêmes personnes qui racontent des
histoires de gens qui gardaient des choses pour de « meilleures
occasions » mais qu’on va finalement utiliser sur leurs cadavres pour les enterrer ?
Tous ces messages se terminant généralement par des conseils ou des leçons de
positivité, du genre : « Vis le moment présent… » ;
« Fais-toi plaisir aujourd’hui… » ; « N’attends pas demain
pour être heureux… »
De vous à
moi, et si vous essayiez de commencer AUJOURD’HUI à réaliser vraiment que vous
devez vivre AUJOURD’HUI ?
Sister M
(@SisterMhaiti)
Commentaires
Enregistrer un commentaire