J’ai
rencontré récemment un compatriote qui m’a raconté, presque les larmes aux
yeux, une petite histoire sur laquelle il m’a demandé de commenter.
En vérité,
j’aurais préféré croire que son expérience soit une exception, mais
malheureusement ce n’est pas le cas, et je sais que beaucoup de mes
connaissances se sentiront concernées par le sujet. Mais vous savez que l’on ne
saurait faire d’omelettes sans casser des œufs. Cassons donc nos œufs, et bon
appétit !
Quelle
fierté pour des parents de voir leur enfant boucler un cycle d’études qui leur
a valu des efforts, des sacrifices ! Ou pour un supporteur de voir le/la
bénéficiaire de ses faveurs décrocher un diplôme ou défiler dans une procession
de graduation. Mais voilà que souvent, au bout de toutes ces peines, il y a
aussi des déceptions, des désillusions.
Je peux
comprendre que dans un couple [supporteur/supporté(e)] la flamme des sentiments
puisse s’atténuer quand il n’y a plus d’intérêt. Peut-être même qu’il n’y avait
jamais eu de sentiments vraiment, mais quand même mezanmi ! La misère
n’est pas douce ! Si quelqu’un vous tend la main quand vous êtes dans le
besoin, quand le crabe commence à devenir gras, ce n’est pas sage de tchuiper
les vieux os du légume ou du bouillon…
L’histoire
de ce monsieur, pauvre victime de l’ingratitude, n’est pas unique. Je n’ose
même pas dire à voix basse que je connais d’autres cas (je ne voudrais pas
recevoir trop de messages de personnes qui sont sur ma liste de contacts et
prendraient peur que je ne mette leurs affaires dehors…). Donc mezanmi : Quand
quelqu’un qui n’est ni votre papa ni votre maman investit pour vous, pour vous
permettre d’une façon ou une autre de sortir de votre situation difficile… Quand
quelqu’un se soucie de votre bien-être et vous permet d’avoir accès à de
meilleures conditions de vie… Quand
quelqu’un enlève de vos pieds des sandales ou des chaussures dont les talons
ont depuis longtemps perdu leur embout et servent de signal pour annoncer votre
passage, et que cette personne vous chausse décemment, élégamment, empêchant
vos orteils de souffrir de refroidissement…
Quand
quelqu’un retire votre dos sur votre atèmiyô et vous fait apprécier la
signification du mot ‘prélasser’ grâce à un bon lit et un bon matelas…
Mais
surtout, oui surtout, quand quelqu’un enlève l’inquiétude de votre esprit quant
à votre lendemain, parce qu’il vous offre la possibilité d’étudier, de vous
former, pour vous assurer un avenir plus lumineux…
En vérité,
vous avez envers cette personne une dette de reconnaissance ! Même si
c’est un mennaj et la relation ne peut plus continuer, il y a une façon de
faire les choses. Ne fermez pas une porte en la brisant ! Même quand cette
personne aurait commis une faute grave contre vous, qui vous oblige à mettre
fin à la relation, ramassez votre paquet tranquillement et jetez-vous, sans
avoir besoin d’entrer dans la maman de votre bienfaiteur, sans avoir besoin de
fourrer votre pied dix-sept longueurs dans son intérieur.
Rappelez-vous
le bien qu’il vous a fait. Rappelez-vous que vous lui devez en partie ce que
vous êtes, ou ce que vous avez aujourd’hui.
Vous étiez dans le besoin, il ou elle vous a secouru.
De vous à
moi, n’oubliez pas que le mot besoin a différents sens ! La vie étant une boule qui tourne, attention
à ce que votre ingratitude ne vous laisse, au prochain besoin, en plein
besoin !
Sister M* (@SisterMhaiti)
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