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Haïti : l’Enfer et le Paradis se donnent rendez-vous

Crédit Photo: Google


Rien n’est plus agréable que de vivre dans son Pays d’origine. Surtout quand il s’agit d’un espace tropical, comme Haïti. Ce Pays qui, jadis, fut considérée comme la perle des Antilles. Ce pays ou l’esclave, abruti, aliéné, rudoyé, a écrit la plus page d’histoire du monde, en renversant un système colonial construit pourtant sur des bases dominatrices millénaires. De quoi donc à se sentir grandi par cet héritage d’honneur et de fierté.

Cependant, Haïti, malgré cette histoire, devint un Pays où la pauvreté et la richesse cohabitent. Les gens pauvres et appauvris n’ont même pas accès au strict minimum vital. Pourtant, ils travaillent dans la vigne des maîtres et seigneurs de notre chère Haïti.  Le Pays est devenu invivable tel que des centaines de milliers de jeunes fuient la misère. Ils se tournent vers des Pays de l’Amérique Latine et de l’Amérique du Nord. Ils sont parfois arrêtés, maltraités et refoulés au Pays. Il arrive qu’ils se fassent dévorer par des bêtes, en traversant des forets pour atteindre leur destination. Pourtant, une autre catégorie se la coule douce dans cette partie de l’Ile Hispaniola qu’elle a elle-même rendu invivable.
                                                                                       
L’enfer des mal-lotis

C’est un Pays où tous les contrastes possibles du monde existent. Par exemple, il y a deux écoles. Une pour les gens aisés, fonctionnant en dehors du calendrier scolaire établi par le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle. La seconde, pour les gens défavorisés, appauvris par les gens aisés. L’Etat n’y peut rien, car il cède son pouvoir au secteur des affaires. Nos dirigeants, ayant accepté que le l’élite économique finance leur campagne électorale, perdent automatiquement le contrôle de presque tout. Même l’agriculture échappe au contrôle de l’Etat. D’où cette pratique de l’importation, qui détruit la production agricole locale. On importe tout, même le sel et les papiers. 

La politique d’emploi de l’Etat est inexistante, et le salaire dans le secteur privé arrive à peine à combler certains besoins. La classe défavorisée, alors, vivote dans des conditions où elle n’a pas accès aux services sociaux de base.

Le gaspillage des deniers publics constituent l’un des causes mangeures de la misère dans le Pays. De plus, les ministères et les directions générales des organismes déconcentrés ou non, se vendent au plus offrant. Donc, pas la peine d’espérer qu’un ministre ou un directeur général travaillent au développement de ce Pays. Pourtant, lui, il a accès à tout. À défaut d’un service inexistant en Haïti, il a les moyens de voyager.

Depuis un certain temps, on a plus tendance à prioriser le plaisir et les activités non-rentables pour le Pays. À preuve, 240 millions de gourdes ont été investies dans l’organisation du Carnaval National en Février dernier, sans rien rapporter à l’Etat. Pourtant, l’Ouragan Matthew venait de ravager les départements Sud, Nippes et la Grand ‘Anse. Des milliers de familles ont tout perdu. Six mois plus tard, ces pères et mères sont tenaillés par la faim, sans trouver le soutien réel de l’Etat. Ils ont recours à des écorces de plante pour apaiser leur faim. Et ils se réfugient dans des grottes, ayant perdu maisons, plantations et bétails. Eux qui, déjà, n’avaient pas grand-chose. Ces familles n’ont pas vu l’aide qui leur était destinée. Ces produits se vendent sur le marché, alors qu’ils étaient sous le contrôle des autorités en place, dont le ministre de l’intérieur d’alors. 

On ne saurait oublier la flambée des prix des produits de premières nécessités. Il faut aujourd’hui 70 gourdes pour 1 dollar. La situation de ceux qui sont dans la crasse s’aggrave davantage. La majorité des Haïtiens vivent avec moins d’un dollar américain par jour. Dans certaines zones, des familles consomment de l’argile. Des jeunes se prostituent pour se nourrir. Que dit l’Etat ? Rien ! Les autorités qui se sont succédé au pouvoir enchaînent promesses après promesses.

 Voilà donc la réalité de l’Haïti  de la classe défavorisée. C’est un système mis en place pour exploiter sexuellement les jeunes hommes et femmes. C’est un Pays où la compétence n’est pas un atout, où le savoir est exploité. 

Le Paradis des officiels et des bourgeois

S’il faut autant de mots pour décrire l’Haïti de la catégorie appauvrie, c’est tout le contraire de l’autre Haïti avec le luxe au milieu de la crasse.  Eh oui ! Et cela peut paraître bizarre de savoir qu’elle est encore « La Perle Des Antilles ». Pourtant, c’est la réalité. Même si sa couverture végétale ne dépasse pas les 2%, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de ce Pays de cet Espace de l’Ile Hispaniola. Nos plages, nos grottes, nos sites historiques, les sources d’eau existent encore. Mais, qui peut en profiter ? Seule une catégorie réduite, co-auteur de la misère de la de la majorité. Les officiels, l’élite économique, les étrangers et les faux experts expatriés  imposés, sont ceux-là qui peuvent en jouir pleinement.

Il est clair que des milliers d’Haïtiens fuient la misère du Pays, qu’ils soient qualifiés ou non. Pourtant, la catégorie su-mentionnée, ne jure que par Haïti. Pourquoi ? Parce qu’ils ont presque tout, hormis un hôpital standard où se faire soigner.  Mais, ce n’est pas un problème, vu qu’ils ont les moyens de se payer un avion-ambulance.

Les officiels, payés avec l’argent des contribuables, s’enrichissent. Ils renouvellent leurs flottes de véhicules de temps en temps, et à chaque nouveau gouvernement. Comme si les 4x4 de luxe qui étaient en service ne répondent plus. Ce sont des véhicules à 60 mille dollars minimum l’unité. Ici, la bonne gestion est comme un péché mortel à ne pas commettre. Et quant aux bourgeois, ils s’enrichissent grâce à l’importation, ils n’investissent pas dans la production nationale, et fixent les prix en dollars, même si c’est affiché en gourde.


Au niveau de « la Perle des Antilles », on a toujours des nouveaux riches à chaque catastrophe naturelle. Les aides destinées aux sont détournées, et vendues sur le marché local.

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