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Quand Aviol Fleurant se conforte dans la bêtise de son anti-constitutionalité… Par John Wesley DELVA

Crédit Photo: Le Nouvelliste 


Quel auteur a dit un jour« si tu veux connaitre un mortel (homme), donne lui le pouvoir. Quel autre avait affirmé que  le pouvoir se révèle un vertitable test de personnalité. Et quel autre encore avait scandé cette formule lapidaire : « l’homme au bord du pouvoir n’est pas l’homme au pouvoir ».  Il n’y rien de plus vrai sinon de plus fondé que ces aphorismes mettant en rapport de causalité  le pouvoir (milieu politique) et le comportement de ceux qui arrivent au pouvoir. Point besoin n’est de mobiliser les théories issues de la psychologie sociale ou cognitive pour appréhender cette réalité. Ce béhaviorisme primaire, ici en question, est suffisamment explicite dans le cadre de ce travail pour comprendre cette « métamorphose comportementale » observable chez certaines femmes et certains hommes, une fois investis du pouvoir. Les cas de figure abondent dans l’expérience politique en Haïti, mais celui de cet avocat de renom, actuellement reconduit comme ministre de la Planification et de la Coopération Externe, Me Aviol FLEURANT nous intéresse le plus dans notre réflexion.

En effet, on l’a reconnu (tout d’abord), non dans le milieu politique, mais dans le milieu juridique haïtien pour sa grande gueule, sa verve, bref ; pour sa rhétorique bruyante. La réputation de « grand avocat » qu’il s’est fait, lui a valu l’occupation d’une suite de fonctions dans le pays : avocat  de l’Église catholique et de l’Université d’Etat d’Haïti, professeur de Droit, et ministre de planification, poste qu’il a bénéficié après son fiasco à la présidentielle d’octobre 2015.

Dans ses prises de position publique notamment au cours de sa campagne électorale, Aviol Fleurant s’est fait prédicateur de l’espoir pour la jeunesse, défenseur de la morale Républicaine, de la constitution et de l’Etat de Droit et chantre d’une nouvelle Haïti. C’était d’ailleurs son slogan de campagne. Ce n’était peut-être pas l’homme à idéaliser par rapport, aux nécessités contextuelles, mais vu ses efforts le tirant du lot de la canaille haïtienne, il n’était pas non plus, à la vérité, des moins présidentiables.

Cependant, ce n’est non sans étonnement de voir ce même Aviol Fleurant aujourd’hui en train de bafouer au grand jour les valeurs qu’il a lui  même promues, dont notamment le respect de la constitution. L’homme de loi qui a été choisi comme ministre de la planification sous la présidence de facto de Jocelerme Privert, non seulement accepte, d’une part, de faire partie d’un gouvernement ratifié au mépris fragrant de la constitution ; mais aussi, accepte d’autre part, d’être reconduit sans aucune gêne à son poste sous le régime du PHTK versus Jovenel Moïse, sans obtenir décharge de sa fonction. Or, la constitution est claire  dans son article 157.6 : « […]  pour être ministre, il faut avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable des deniers publics ». La constitution est d’application stricte. Toute position mitoyenne est à bannir.  De ce fait, aucune argumentation juridique contraire ne peut défier la linéarité qui caractérise « l’herméneutique constitutionnelle. Et voici aujourd’hui un Aviol Fleurant,  en train  de promouvoir des gymnastiques intellectuelles dans l’ordre du sophisme pour conforter son anti- constitutionalité Alors cet adage « konstitisyon se papye, bayonèt se fè » retrouve paradoxalement en lui, homme de loi de son état,sa plénitude de signification. Quelle honte ! Et on se demande embarrassé  s’il y’a encore même un "résidu d’espoir" pour un pays en panne d’hommes, capables de rester cohérents, de promouvoir en toute circonstance la norme, et de défendre jusqu’au bout leurs valeurs et convictions profondes?


En fait, quand Aviol Fleurant se conforte dans la bêtise de son anti-constitutionalité, c’est ici la métamorphose comportementale de l’homme investi du pouvoir pour qui ces notions de valeurs, de constitutions, de convictions n’ont plus aucun sens. C’est aussi la mise en déroute de l’intelligence, de la moralité et de l’honneur. C’est évidemment s’illustrer dans le ridicule. On le voyait alors dans une vidéo qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux. On voyait comment le type s’est offert en un spectacle de clown, transformant la cérémonie d’installation d’un homologue en un univers de cirque. Lamentable ! Voilà ce qu’on devient quand on nie ses repères.  En tout cas, monsieur le ministre le pays attendait et attend encore mieux de vous.

Commentaires

  1. cet article de Fanel Delva est d un rarrissime de ce pays.seulement, je crois qu il est venu dans un monde trop vieux.En plus, Fanel ignore le parlement et accorde toute la responsabilité au ministre,reflexion qui n a pas trop de sens.Il revenait au parlement de soulever cette irregularité lors de la ceremonie de ratification du Ministre et de son cabinet.si la question n a pas eté soulevee,on ne peut pas aujourd hui demander au ministre de soulever contre son propre etre une irregularité entachant sa fonction.une telle demarche est ridicule.c est un outrage à la connaisance et surtout au sophisme intellectual...

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